[-->Des bureaux]
Le corps de la prisonnière ballottait comme sans vie sur l’épaule du soldat. La puissante et très longue décharge qu’elle avait reçue l’avait fait sombré dans l’inconscience, dans une sorte de coma de second degré, empêchant tout sens de fonctionner, aussi bien la vue, que l’ouïe. Son esprit était plongé dans le noir, dans le vide, il était en suspension au milieu de rien.
Cela dura tout le trajet durant lequel Surge l’emmena dans un des laboratoires pour les tests scientifiques. Roxane ne sentit pas la table sous son corps, ni le cuir enserrer ses poignets déjà meurtris.
Le temps passa. La prisonnière resta un moment seule et inconsciente. Puis lentement, son esprit retrouva peu à peu le bon chemin, celui qui menait aux sensations du corps et aux cinq sens. Le silence. Des douleurs aigues dans tous les muscles sans exception. Une odeur de vapeurs chimiques, médicaments et d’acier lui vint au nez. La hargneuse grimaça, exprimant instant son mal-être. Ses paupières se soulevèrent lentement, elle fut éblouie par la lumière qui s’échappait des néons blancs au dessus d’elle. Les yeux plissés, elle mit quelques secondes à s’habituer.
Son regard se posa sur les quelques étagères qui occupaient les murs, il serpenta dans la pièce, tentant de détailler ce qui l’entour. Où était-elle ?
Gahelia et Easton avaient donc opté pour le laboratoire… Bien qu’elle ne connaisse pas les cellules d’isolement, elle était sûre de les préférer à cet endroit. Cette pièce froide à l’atmosphère malsaine lui rappelait un film qu’elle avait vu à la prison de la Santé. C’était un film d’angoisse et d’horreur, une scène de ce long-métrage se passait dans une pièce similaire. Un des personnages avait dû se couper la cheville avec une scie afin de se libérer de menottes, mais sa tentative de fuite avait raté…
Roxane respira profondément, tournant sans grande conviction ses poignets dans ses ganses de cuire qui la retenaient à la table d’opération. Le silence de la pièce était pesant, voir même inquiétant. Son regard se braqua sur la porte. Elle s’attendait à ce qu’une personne arrive d’un moment à l’autre, ce qui la soulagerait un temps soit peu, bien que… ce ne soit pas vraiment bon signe.