Et l'enfer ouvrit ses portes... [Terminé]

Des soubresauts, des discutions animées de grognements et d'éclats de rire, mais surtout : Le noir.
Roxane n'y voyait rien ; précisément depuis qu'on l'avait sortie de sa cellule à la prison de la Santé, à Paris. Dès qu'elle en était sortie, on lui avait mit sur la tête un sac noir très épais, serré au cou, ne laissant pas un seul faible rayon de lumière pénétrer. Menottée, elle fut donc incapable de savoir où on l'emmenait, et après avoir marché quelques instant, on la fit monter dans une sorte de fourgonnette. Puis, bien plus tard, elle cru entendre le bruit de la mer... Pas de doute, on la faisait monter à bord d'un bâteau... Mais pourquoi faire? Qu'allaient-ils faire en mer?
On ne lui avait donné aucune précision sur l'endroit où ils se rendaient, et toutes les questions que Roxane pouvait poser restaient sans réponse. Elle avait l'impression d'être un objet que l'on exporte, quel manque de respect! Les prisonniers ont toujours droit à un minimum de respect! Elle ne cessait de tenter de se rappeler de ses droits, et d'ailleurs, ce sac sur sa tête ne semblait pas très réglementaire...
Roxane sentit enfin sous ses pieds la terre ferme. On la mena dans un bâtiment, à ce qu'elle pu en juger en entendant des portes s'ouvrir, et ils marchèrent, deux homme tenaient Roxane par les bras, à qui les mains avaient été attachées dans le dos.
C'est au bout d'un moment qu'ils s'arrêtèrent, dans un silence de mort. Qu'allait-il se passer à présent? Pourquoi s'arrêtait-on? Peut être attendaient-ils quelque chose... En tout cas ils auraient quand même pu lui enlever ce sac!

Dalia attendait la nouvelle prisonnière pour l'emmener dans sa cellule. Le bateau était en retard de deux jours et Lya en avait assez d'attendre. Quand elle vit la femme à l'horizon, un sac de toile noir sur la tête et les deux gardiens qui la guidaient, Lya s'avança d'un pas décidé et agrippa par le bras la détenue. Elle l'arrêta subitement et tira assez fort sur son bras dans son dos pour la tranquiliser et lui faire comprendre qu'elle n'était pas en position de se débattre. Elle fixa alors le premier gardien et lui dit menaçante:

- Mais t'es incompétent ou quoi??!!? Jamais capable d'arriver à l'heure! Tu lui a fait quoi encore? La prochaine fois que t'arrives en retard je te le fais payer cher c'est clair??!?

Elle se retourna alors vers un deuxième collègue et lui dit tout aussi sec:

- Merci de m'avoir prévenue pour le retard!

Il la regarda avec un regard noir et furieux et lui dit doucement cependant:

- Mais ma belle cocotte, on a bien le droit de profiter du magot non?

Lya lui fit une grimace dédaigneuse et sera plus fort le bras de Roxane.

- Va profiter ailleurs Dan!

Elle poussa alors le "magot" des gardiens vers la prison sans regarder derrière elle.

Roxane fut surprise d'être arrêtée aussi brusquement, sentant une main plus froide que les autres l'agripper avec force. Elle ne put empêcher un petit "Hey!" de s'échapper d'entre ses lèvres, mais apparemment, personne ne l'entendit, car une voix étrangère s'éleva. On lui tira fortement le bras, les gardes et cette femme, à ce qu'elle put en juger d'après la voix, continuaient de raconter n'importe quoi.
Un magot?? Elle, un magot??? Mais pour qui ils se prenaient???
Roxane commença à bouger le bras, comme pour échapper discrètement à l'étreinte de cette femme, mais celle-ci serra son bras encore plus fort.
Roxane sentit ensuite qu'on la poussait, et cette fois-ci, s'en était trop, ils avaient assez abusé de sa patience.
Elle lança donc à travers le sac :

- Bon, ça suffit, j'en ais assez! Vous allez me dire où vous m'emmenez, qui vous êtes, et vous allez surtout dégager ce sac!!

Ces mots étaient choisis et pesés, elle parlait avec un mélange de ton posé et d'agressivité contrôlée. Mais le ton qu'elle prenait était aussi autoritaire, trahissant son impatience et sa colère.

Lya avançait rapidement avec la nouvelle condamnée au bout du bras. Elle voyait bien que cette dernière essayait de s'échapper à l'étreinte de la gardienne mais rien n'y faisait, Lya ne la laissera pas se sauver ainsi.
Elles montèrent un petit chemin de terre menant à une cour avec des grillages l'entourant. Elles entrèrent et c'est à ce moment que Roxane lui ordonna de lui dire ou elle était, qui Lya était et aussi de lui ôter ce sac. Elle ne répondit pas immédiatement, ils devaient entrer dans le vestibule pour que la gardienne lui enlève ce sac de sa tête.
Quand elles entrèrent alors dans l'établissement puis dans le vestibule, Lya ôta le sac de la tête de la nouvelle arrivée et lui répondit avec le même ton qu'elle avait prit avec elle en la regardant droit dans les yeux.

- Tu es sur Exil ma chère et moi je suis une gardienne, je me nomme Dalia. Bienvenue parmis nous.

L'ancienne mannequin lui fit un beau clin d'oeil provocateur tout en laissant un autre gardien la débarasser de son fardeau.

Roxane sentit le sac frotter contre sa tête et s'enlever enfin. Elle se dit que si il suffisait de parler comme ça aux gens ici, ça allait être facile...
Les cheveux ramenés en avant par l'enlèvement du sac, la prisonnière releva la tête pour voir enfin à qui elle avait à faire... La première impression qu'elle reçu était celle d'une jeune femme aux bras trop maigres au cas où elles devraient un jour en venir aux mains. Roxane était entraînée et hargneuse, comme un de ses surnoms l'indique, elle n'en ferait qu'une bouchée si elle le voulait.
La nouvelle détenue écouta les paroles de la gardienne, se rendant compte qu'elle aussi était provocatrice. Le clin d'oeil qu'elle lui envoya apparut comme un message pour Roxane, elle la défiait...
**Que je ne te croise pas dans les couloirs** Se dit-elle.

- Exil? Vous tentez de faire peur à vos prisonniers en nommant cet établissement comme ça? C'est ridicule! Et maintenant, Dalia, ôtez moi ces menottes!

Le même ton, la même intonation.
Au bout du vestibul, un autre gardien arrivait pour s'occuper de Roxane.

Dalia resta de marbre le temps de l'inspection de Roxane et rit alors d'elle lorsque la prisonnière lui ordonna de lui ôter ses menottes. Elle regarda le gardien qui la tenait, puis s'approcha de la détenue sans cligner des yeux, sans ciller. Elle la fixait de son regard dur et froid. Dalia s'adressa alors à Roxane calmement.

- Exil, c'est le nom de l'île et on a pas besoin de l'appeller comme ça pour te faire peur, tu vas te rendre compte assez rapidement qu'ici cest l'enfer.

Elle sourit méchamment et continua sur un ton plus dur et sec.

- Pour l'instant tu les gardes et quand tu seras dans ta cellule on verra. Oh et tu rêves en couleur si tu crois que me parler ainsi est la meilleure solution d'avoir ce que tu veux. Ici, même si tu crie ou tu pleure, personn ne t'épargnera, vaut mieux t'y faire princesse parce que sinon tu feras pas long feu ici.

Son regard s'était fixé dans celui de Dalia lorsque cette dernière avait fait de même. Ses yeux d'un bleu intense plongeait dans ceux de sa rivale, vieille coutume qu'elle avait toujours adoptée quand quelqu'un la provoquait ou se mesurait à elle.
Princesse... Il ne manquait plus que ça. Roxane avait énormément de mal à garder son sang froid, une crise de folie colérique pouvait intervenir à tout moment, et c'était la dernière chose qui devait arriver... Dans cette état, elle ne contrôlait plus rien, il lui était même arrivé de se réveiller dans des endroits inconnus, sans aucun souvenir, le vrai trou noir.
Ses mains et ses poignets se tournaient dans tous les sens discrètement, comme voulant se débarrasser des menottes sans les ouvrir... Mais il n'y avait pas d'autre résultat à ça que les marques rouges qui commençaient à apparaître sur ses poignets.

- Je ferais mon temps, c'est tout, il ne peut rien m'arriver, les prisonniers ne sont pas censés être maltraités en prison, c'est la loi!

Elle était sûre de cela. A la prison de la Santé où elle était avant, des prisonniers avaient réussis à porter plainte contre leurs gardiens pour violence.
Roxane lança un sourire malsain à Dalia.

" Je ferais mon temps, c'est tout, il ne peut rien m'arriver, les prisonniers ne sont pas censés être maltraités en prison, c'est la loi! "

Dalia hocha doucement et lentement sa tête blonde et fit le tour de la jeune femme regardant le gardien et faisant signe à un autre très grand et baraqué de s'approcher au moindre mouvement de Roxane pour s'échapper. Dans cette prison, on devait faire confiance à personne.

- Tu ne seras jamais au bout de ta peine. T'es pas au courant que t'es une condamnée à mort? Mon Dieu! Dire qu'une fille comme toi aussi intelligente peut-elle parraître est aussi stupide! Tu seras maltraitée comme jamais tu ne l'as été ou même imaginé l'être. Tu ne sortiras jamais d'ici, jamais!

Elle croisa ses bras et laissa apparaître un sourire fier et méchant. Cette prisonnière aurait surment préféré être n'importe ou sauf à cet endroit précis.

Au fur et à mesure des paroles de la gardienne, Roxane se mordait la lèvre inférieur, de plus en plus fort. Elle vit dans son champs de vision un autre garde encore plus grand que l'autre approcher, mais resté à distance, tandis que Dalia lui tournait autour.
La prisonnière n'en croyait pas ses oreilles : des menaces, des promesses de mort et de violence.. Mais dans quel genre de prison avait-elle attérit?
La femme blonde ayant finit de parler, Roxane jeta un coup d'oeil aux gardes, puis regarda à nouveau Dalia.
La colère et la panique lui serraient la gorge. Elle était cernée, et cela avec seulement trois personnes!
Condamnée à mort.. On ne lui avait même pas dis. AAAAH!

- AAAAAHHH! Arrêtez! Arrêtez vos mensonges, ce ne sont que des mensonges! Vous n'avez pas le droit! Il n'a jamais été question que je meure! Je devait faire 17 ans derrière les barreaux! Et trois sont déjà passés!

A bout de nerfs, Roxane s'était mise à hurler, forçant de plus en plus sur ses liens, commençant à irriter ses poignets. Elle fixait la gardienne, faisant de son mieux pour ne pas succomber et lui donner raison, mais il était peut être déjà trop tard...

Lya souriait de plus en plus, elle voyait bien que la détenue commençait a perdre les pédales ce qui était tout à fait normal car d'après ses dires, elle ne savait pas qu'elle était condamnée à mort. Dalia lui dit toujours sur un même ton détaché:

- 17 ans ... ils t'ont mentit ou bien ils ont oublier de le mentionner car tous les "pensionnaires" de l'île sont des condamnés à mort et quand ils sont envoyés ici, on a tous les droits sur eux. Attend de rencontrer le directeur des lieux, tu vas mieux comprendre ce que je veux dire.

Elle vit alors que la femme essayait de défaire ses liens mais elle était coincée et elle ne faisait que ce faire plus mal, c'est tout. Lya regarda le garde derrière Roxane et lui dit:

- Emmenez la à sa cellule. A-05.

Elle se retourna une nouvelle fois vers Roxane.

- Je te souhaite un bon séjour parmis Exil.

L'ancienne mannequin se retourna alors et pris le premier couloir à gauche, voyant par sa vision périphérique que les deux gardiens emmenaient la condamnée dans le couloir opposé.

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