Petite visite à la bibli

[Cellule B-01]

Après être tombée sur deux êtres étranges dès sa première journée dans la prison, Taliara Martinez, une jeune femme de 24 ans condamné pour meurtres et réseau criminel, avait décidé de visiter l'endroit où elle allait passer le reste de ces jours. Bien sûr, elle n'allait pas être facile à dompter car depuis toujours elle avait été celle qui donne les ordres alors que maintenant, elle était "suposé" obéir à des gens peut-être pire qu'elle. Escortée par un garde et menottée, Tali fit un tour de la bibliothèque. Bien que simple et banale, la prisonnière remarqua que la pièce était très grande et il serait facile de se débarrasser de quelqu'un sans qu'une autre s'en apercoive. Avec toutes les rangées qui les entouraient, ce serait un jeu d'enfant. Mais pour le moment, Taliara préférait lire... Le gardien lui enleva ces menottes et s'éloigna un peu alors que Taliara s'approchait d'une rangée pour prendre un livre. Elle alla ensuite s'asseoir et commença à feuilleter un livre. Soudain, des brides de conversatiens vinrent à ces oreilles. Visiblement, quelqu'un était en pétard... Tali leva la tête en direction du bruit mais ne vit personne, bien que les bruits soient réels... Puis, elle vit finalement une femme être escortée par des gardiens car elle semblait ne plus avoit usage de l'une de ses jambes. Bientôt, elle fut suivie d'une autre femme mais celle-ci devait être une gardienne car elle n'était pas escortée. Croyant que plus personne ne viendrait, Taliara baissa à nouveau la tête sur son livre et se remit à lire. En lisant un paragraphe parlant de meurtres, la prisonnière se mit à rire. Puis, soudain, quelqu'un s'arrêta devant la table et elle prenait siège. Elle leva les yeux vers ce nouveau venu et fit un sourire sadique...

[Aile C - Cellule C-13]

" Re bonjour mademoiselle l'italienne"
Edo se dressait devant la jeune détenue d'un air grave. Il lui avait déposé une cigarette dans la pliure du bouquin qu'elle était en train de lire.

" J'ai pas oublié "
Il délaissa son air sérieux pour afficher un grand sourire accompagnant sa dernière réplique. Puis il s'invita à la table de la détenue, tirant une chaise pour s'affaler dessus.
Il avait remarqué la présence de la prisonnière en entendant son rire. C'était bien la première fois qu'il entendait quelqu'un rire depuis son arrivée dans cet établissement -mis à part les rires déments des prisonniers devenus fous-. Ce rire lui parut d'une fraîcheur incroyable.

"Tu lis un bouquin comique ? Je devrais en faire autant. C'pas une mauvaise idée pour passer le temps dans cette prison de demeurés."

D'autant plus qu'en entrant il avait rencontré une 'maître' accompagnée d'une prisonnière qui aurait pu être pas mal si elle n'avait pas été aussi vilainement amochée. Il avait ensuite croisé une personne qui lui semblait de haut rang. Il paraissait calme, mais une aura terrifiante se dégageait de lui. Il avait aisément deviné qu'il s'agissait de l'agresseur de la prisonnière. Il ne s'attarda pas sur son chemin. Frémissant rien qu'à l'idée de ce qu'il avait pu faire subir à la prisonnière. Il désigna Tyser à Tali, puis lui fit remarquer d'un ton discret.

" Ce type a l'air vraiment barjot. Barjot mais terrifiant. "

"Ah en fait ça te dérange pas que je m'assois à ta table?"

" Enchanté Taliara Martinez. Maintenant je saurai t'appeler autrement que par ' l'italienne' "
Il reconnaissait bien dans ce nom des consonances latines. Il trouvait que c'était un assez jolie prénom; il allait bien à la femme en tout cas. Taliara ne semblait pas avoir peur du dirigeant. Edo d'un certain coté était étonné par son courage. Il admirait cependant ce trait de caractère.

" Tu es bien téméraire.
N'empêche que moi ça me dit pas de finir comme l'autre prisonnière.
Aucune envie d'avoir mon beau visage défigurée"

Pour l'instant, contester l'autorité du dirigeant n'était pas dans ses projets. Tali avait fermé son livre, et Edo en profita pour jeter un coup d'oeil sur celui-ci ... Un livre policier. Edward n'aimait pas ce genre de livre! Trop surréaliste à son goût. Les détectives étaient tous trop doués pour lui. Il le feuilleta rapidement puis le reposa sur la table. Le titre était ' Le pianiste fou '. Il était sur que l'auteur ne savait strictement rien sur la musique. Il avait l'impression que le titre avait été choisi à son attention.

" Un navet ... Normale que ça fasse rire. Cet auteur doit avoir une dent contre les vrais artistes... comme moi!
D'ailleurs je me vois mal finir mes jours dans cette prison, si tu vois ce que je veux dire " ajouta t-il plus bas

Voyant que la détenue avait repris son bouquin en main, Edo décida lui aussi de s'enticher d'un livre. Il se leva prestement pour aller regarder les livres disposés sur la commode. Il prit le premier bouquin qui lui tomba sous la main et alla reprendre sa place auprès de Taliara. Il ouvrit son bouquin et continua la discussion sur les romans

"Tu as raison ça sert à se divertir. Enfin ce genre de bouquin c'est comme les films d'horreur ... ça me fait rire! Je préfère un bon vieux ... "

Il regarda le titre du bouquin dont il s'était emparé.

" Euh ... roman à l'eau de rose?
Hum je crois que je me suis trompé"

Edo ne s'en sépara pas pour autant de son livre. Il avait bien vu que Tali avait fini par gagner sa cellule même après avoir fortement protesté. Les gardes ne rigolaient pas avec le respect, et encore moins sa soeur ... Pourquoi avait-il fallu qu'elle fasse partie de son calvaire? Il essayait pourtant de paraître le plus neutre possible avec elle. S'il se montrait agressif cela risquait de réitérer les batailles qu'ils se livraient étant petits. Il ne voulait pas retomber dans ce schéma où il perdait systématiquement.
Edward baissa d'un ton pour poursuivre. Il menait maintenant une double discussion : une innocente sur les romans, une autre sur un possible plan d'évasion. Jusqu'à maintenant Edward pensait les femmes seules aptes à pouvoir mener deux choses en même temps. Plus maintenant.

" Hmmm...Oui. Faudrait pouvoir visiter autre chose que la bibliothèque aussi. Mais pour ça on aurait besoin de gardes. Des maîtres facilement manipulables. "

Edo voyait mal sa soeur les aidait. Pour l'instant tous les gardes qu'il avait rencontrés étaient impitoyables. Il ne pense pas qu'ils accepteraient de leur faire visiter les 'coulisses' de la prison. Ou du moins des endroits intéressants. Même si se promener dans la prison ne présentait rien de suspect, le personnel semblait méfiant.

" Pour la fille j'en sais rien. Mais elle et le mec barjot semblaient se connaître. "

Edward semblait suspendu à son bouquin... Ce livre à l'eau était finalement plus intéressant qu'il ne le pensait! Et puis le héro ... un vrai naïf, il voyait pas que cette fille le manipulait? HUM
En réalité Edo était très intéressé par le cas de Tali.

" Intéressant pour le type que t'as rencontré. Hum j'aimerai pouvoir t'en dire autant mais ... "

Edward lui afficha un grand sourire qui lui servait de réponse.
Ainsi elle avait déjà repéré un membre du personnel qui pourrait l'aider. Eh bien, rien que pour ça Edward aurait aimer être une fille à ce moment. Il pensait en effet qu'il était plus facile pour la gente féminine de mettre ses atouts en valeur. Bref comme d'habitude Edo était à coté de la plaque.
En tout cas, il n'allait pas pouvoir négocier avec sa soeur. Du moins c'est ce qu'il pensait. Peut-être qu'il fallait qu'il force le destin pour faire des rencontres intéressantes avec le personnel. Mais Edo ne voyait pas quel intérêt les maîtres auraient à l'aider ou même à être sympa avec lui... Pour l'instant il allait se tenir à carreaux.

" De toute façon j'aurai tout le temps qu'il me reste à vivre à essayer de trouver une solution pour m'enfuir. "

Aux dires de Tali il était impossible de fuir sans aucune aide. Il n'allait pas tenter quoi que ce soit pour l'instant. Edward qui faisait mine d'être plongé dans son bouquin leva les yeux. Il fixa Tali un moment. Bien que foncés, ses yeux étaient beaux. Et profonds... Son attention fut bientôt retint par une caméra. On les surveillait, bien sur. Il devait sûrement y avoir des caméras partout. Il ne les avait pas remarqué jusqu'ici. C'est qu'elles étaient bien planquées. Enfin cela n'était pas étonnant, la présence de caméra dans une prison.

"C'est pas vrai. On est même filmés, regarde... "