Enfin un peu d'air frais! (PV: Roxane Eigoel)

Dans la cour de la prison d'Exil, deux silhouettes marchaient: la première, qui était seule devant, était celle de Marina Worraps, autrement appelée "la tueuse d'assassins" ou encore "la demoiselle Lecter". L'autre silhouette, qui la suivait à trois mètres derrière, c'était celle de son gardien, un dénommé Vincent Warks. Marina, qui n'avait que 18 ans, était probablement la plus jeune détenue de l'île. Elle s'assit sur un banc et ouvrit le bloc à dessin qu'elle avait en main. Elle sortit de sa poche un crytérium et commença à dessiner. Elle dessinait un griffon, qui, à la fin, donnerait quelque chose du genre...
Enfin un peu d'air frais! (PV: Roxane Eigoel) Griffo10

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Son gardien s'assit sur un banc lui aussi, un peu en retrait.

C'était le troisième lieu de la prison que Roxane avait eu le droit de visiter... Après le vestibule et sa cellule, elle connu enfin la cour et l'air marin qui allait avec. Un garde l'avait accompagné jusqu'ici, et la suivait à présent dans la cours. La nouvelle prisonnière regardait la cour extérieur d'un œil torve. Il n'y avait pas grand monde, juste une autre prisonnière et son gardien, à ce qu'elle put en juger.
Elle s'avança d'un pas trainant jusqu'au bout de la cour, passant devant l'autre prisonnière en lui jetant un regard mi-méfiant, mi-curieux, la fixant un bon moment comme à son habitude lorsqu'elle croisait quelqu'un...
Elle s'approcha de la grille qui délimitait la cours, et voulu s'y accrocher et s'y appuyer, mais à peine avait-elle poser ses mains dessus qu'elle reçu une décharge qui la fit reculer rapidement.
Surprise et sur les nerfs, elle lança des injures choisies avec soin, maudissant tout ce qui se trouvait autour d'elle. Pour se calmer, elle fouilla dans une de ses poches, prit une cigarette et l'alluma.

Marina jeta un oeil par-dessus son dessin à la prisonnière qui se dirigeait vers les grilles. D'une voix très calme elle commença:
"Je ne te conseille pas d'y toucher: les grilles sont..."
La décharge que la prisonnière reçut lui fit lâcher un flot de jurons.
"...électrifiées." termina Marina dans un sourire.
Après, la femme alluma une cigarette. La cannibale retourna à son dessin, toujours le sourire aux lèvres: elle détestait les cigarettes, c'était dégoûtant! Elle finit les pattes du griffon puis entama le décor. De temps en temps, elle jetait un regard et souriait à son gardien, qui la fixait d'un air passif. Marina n'éprouvait aucune haine ou colère envers Vincent: il ne faisait que son travail, après tout! Marina avait l'habitude de respecter tout le monde, méchants ou pas! Mais quand on la provoquait délibérément, c'était tout autre chose... A la cafétéria, hier, un détenu l'avait provoquée: il était toujours à l'infirmerie avec un morceau de joue en moins...

Roxane tirait de grosses bouffées peu espacée, donnant des coups de pieds dans les cailloux qu'elle croisait alors qu'elle tournait en rond...
La prisonnière lui avait parlé... Elle ne lui avait rien demander! Elle sentait encore ses mains chauffer après la décharge.
Son regard se posa plusieurs fois sur la dessinatrice, décelant sur son visage un petit sourire. Se moquait-elle? Elle n'oserait pas tout de même...
Sa main libre s'ouvrait et se fermait, fermant le poing et le desserrant.
Roxane continuait de regarder la prisonnière, l'observant.
Sa cigarette finie, elle la jeta loin d'elle, précisément aux pieds de sa "collègue" et en sortit une autre.

Marina ne fit absolument pas attention aux provocations de l'autre prisonnière: elle dessinait les montagnes derrière son griffon. Son sourire retomba peu à peu et disparu. Après un instant de silence, elle dit à la fumeuse sans relever la tête de son dessin:
"Tu sais, si tu essaie de m'intimider, c'est raté. Je ne suis pas le genre de personnes à céder à la menace. Pas du tout même!"
Beaucoup de personnes croyaient que Marina n'avait peur de rien et que la douleur ne lui faisait aucun effet: c'était absolument faux! S'ils connaissaient ses peurs, ils changeraient immédiatement d'avis... Sauf que les seules personnes qui connaissaient les peurs de la jeune cannibale, c'était sa famille. Sa famille qui était très loin de cette île maudite...

Roxane haussa un sourcil aux propos de la jeune prisonnière, mais resta silencieuse. Elle continua de l'observer... Ce n'était encore qu'une gamine. Quel âge pouvait-elle bien avoir? 18, 19 ans? Ridicule!
Ces paroles lui étaient étrangement familières. Elle avait dû dire ça à des personnes quelques dizaines de fois. Peut être disait-elle ça uniquement pour se rassurer et pour la repousser.

- Ce n'est pas la peine de me dire ça, ça ne changera rien à ce que je pense de toi. Alors ferme donc cette bouche inutile.

Roxane recrachait lentement la fumée, la laissant s'épaissir près de ses lèvres et s'échapper avec feignantise. Personne d'autre qu'elles ne venait dans la cours, et c'était peut être mieux ainsi. Les gardiens restèrent tranquille, écoutant d'une oreille distraite ce qui se passait.

Marina, toujours sans relever la tête de son oeuvre, répondit aussi calmement qu'avant:
"Tiens donc? Et que penses-tu de moi?"
Evidemment, ce que l'on pensait d'elle, Marina s'en foutait royalement! Mais elle avait dit ça juste histoire de faire un brin de causette, même si son interlocutrice était sincèrement antipathique! Mais tout comportement a une cause: et tant qu'elle ne connaissait pas la cause d'un comportement aggressif, Marina se refusait à juger. Peut-être que cette femme avait vécu des choses atroces qui influaient sur sa façon d'être et causait cette attitude antipathique.

Quel toupet! Elle lui parlait sans la regarder, continuant son dessin débile!
Perdant son sang froid, ce qui est un de ses gros défault, elle s'approcha de la gothique et se planta face à elle.

- Je pense que tu n'es qu'une petite rebelle de gamine qui se cache derrière une apparence de vampire pour faire peur à je ne sais qui.

Disant cela, elle avait repoussé négligemment une des mèches de cheveux noir de Marina qui pendait dans le vide, reprenant une bouffée ensuite, et recrachant la fumée sur elle avec mépris. Elle allait la remettre à sa place. Pas question de se faire marcher sur les pieds par une adolescente!

En observant la scène, le gardien de Marina s'était levé. La jeune gothique leva la main vers lui, lui indiquant que ce n'était rien et qu'elle n'avait pas l'intention d'attaquer la femme. Le gardien hésita un instant, puis se rassit, les sens encore en alerte. Marina ne broncha pas à la provocation de la fumeuse et referma brusquement son bloc à dessin, rangeant le crytérium dans sa poche. Elle s'adossa au banc et leva la tête vers la prisonnière.
"Certaines choses sont fausses dans ton résonnement. Je ne suis pas rebelle, je ne me cache en aucune façon, je ne cherche pas à ressembler à un vampire ou quoi que ce soit d'autre et enfin, je ne cherche à faire peur à personne. En revanche tu as raison sur un point: gamine est un mot un peu exagéré, mais il est vrai que je n'ai que 18 ans."
Après un instant de silence, elle ajouta:
"Excuse-moi si je t'ai froissée: ce n'était pas mon intention. Ca fait longtemps que tu es arrivée ici?"

Roxane avait jeté un regard au gardien de Marina qui s'était levé. Elle n'avait pas vraiment envi qu'il intervienne, c'était une affaire entre les deux femme, et c'est tout. Son regard revint ensuite sur la gothique, écoutant attentivement ses paroles, arquant un sourcil à plusieurs reprises. Elle ne s'étonna pas vraiment qu'elle la contredise, et puis ça aurait été trop facile sinon. Néanmoins, Rox comprit que sa collègue ne tenait pas à l'insulter.
Elle la regardait dans les yeux, qui étaient d'ailleurs d'un magnifique bleu.
Sa réponse lui suffit donc à la calmer un peu.

- 18 ans... Mais qu'est-ce que tu fais là...

Roxane secoua la tête, ne s'attendant pas à une réponse, c'était plutôt un réaction.

- Je suis arrivée hier.

Son regard se leva sur les grilles électrifiées loin derrière Marina et elle poussa un soupir.

Marina sourit devant la réaction de la fumeuse: elle réagissait exactement comme elle l'avait prévu, ce qui confirma ce que pensait la jeune gothique: son agressivité n'était qu'un moyen de garder les gens mal intentionnés à distance.
"Hier seulement? Hé bien! Tu as des tas de chosesà découvrir sur cet endroit. A commencer par le fait que la nourriture de la cafétéria est immangeable!"
Marina ricana: c'était vrai en plus! Elle ajouta ensuite:
"Si ce n'est pas trop indiscret, qu'as-tu fait pour te retrouver coincée ici? Ce n'est sûrement pas pour un simple cambriolage, je me trompe?"

- Ouaip, hier....

Misère... En plus du fait qu'elle était enfermée pendant un bon bout de temps, la nourriture ici était immangeable. C'était portant la seule chose qui arrivait à lui rendre le sourire dans les moments d'énervement, mais là, elle allait devoir trouver autre chose...
Elle jeta sa cigarette loin du banc cette fois et s'y assit, appuyant ses coudes sur ses genoux qu'elle se mit à inspecter en levant un avant bars, puis l'autre.
Pourquoi était-elle là? Pour tant de conneries...

- Les flics m'ont chopé alors que je braquais un café. Mais ça a mal tourné parce que mon... Bâtard d'ancien pote m'a poussé à bout, j'ai dû le descendre. Si il c'était comporté comme un homme, je ne serais pas là !

Elle se gratta vigoureusement la tête, et rajouta :

- Entre autre.

Marina rigola. "Entre autre..." Elle ne se souvenait déjà plus de ses autres motifs de condamnation? C'était la meilleure du moment! ^^ Mais il est vrai qu'à force de croupir en prison, on fini toujours par oublier pourquoi on y est. Le gardien de Marina l'appela:
"Miss Lecter, je vous ramène dans votre cellule dans deux heures!"
La jeune gothique soupira: combien de fois déjà lui avait-elle dit de ne pas la surnommer comme ça?
"Oui Vincent, merci de me le rappeler, c'est très gentil à vous!"
Elle tourna à nouveau la tête vers la fumeuse.
"A propos, je m'appelle Marina Worraps. Et toi, comment tu t'appelles?"

Ladite fumeuse regarda Marina.

- Roxane Eigoel... Mais appelle moi Rox ou Roxane si tu veux.

Mais la prisonnière fut interpellée par le nom que le gardien avait donné à la gothique.

- Lecter? Comme le cannibale? Pourquoi il t'appelle comme ça?

Roxane trouva ce surnom original, ce qui lui dessina un petit sourire sur les lèvres.

Marina poussa un soupir:
"Oui, c'est le surnom que les policiers et les gardiens m'ont donné. Ils m'appellent comme ça parce que j'ai tué une dizaine de petits truands ainsi qu'un violeur réputé, et je les ai rangé dans mon congélateur. Je mangeait les corps pour m'en débarasser. Mais j'ai vraiment un oncle cannibal! Mais ça, c'est un détail: maintenant, la justice m'a condamnée pour meutre aggravé de cannibalisme et m'a envoyé ici."
Elle avait dit tout ça sur le même ton que si elle parlait de la météo! Elle adressa un nouveau sourire à Roxane et ajouta:
"Je suis enchantée de te connaître, Rox!"

A ces révélations, Roxane esquissa une grimace dégoûtée.

- Comment as-tu pu manger des corps aussi... Enfin surtout pour le violeur, son corps devait être aussi pourri de lui-même....

Rox La hargneuse retenu un frisson et se frotta les yeux, sortant une autre cigarette. C'était la première fois qu'elle était assise à côté d'une mangeuse d'homme. Enchanté, elle était? Pas trop alors... Elle ne tenait pas à se faire manger bout de cuisse ou autre.
Elle s'écarta de quelques centimètres, atterrissant au bout du banc. Elle galéra à allumer sa clope avec un feu qui commençait à rendre l'âme et se tourna vers Marina.

- C'est vraiment dégueu', tu pouvais brûler les corps.

Elle la regardait dans les yeux, tentant de comprendre cette drôle d'attirance.

Marina rigola en la voyant s'écarter légèrement d'elle.
"Je ne vais rien te faire voyons! Je ne tue que ceux qui le mérite! Et je ne tue jamais mes amis d'ailleurs, donc tu n'as rien à craindre!"
"C'est vraiment dégueu', tu pouvais brûler les corps."
Marina fit silence un bon moment avant de répondre.
"Tu plaisante? Au prix ou est la viande en ce moment, la chair humaine est une viande comme une autre et vraiment délicieuse qui plus est! Tu devrais goûter tu sais, je suis sûre que tu aimerais!"

Elle n'était pas vraiment d'accord... Manger de l'humain ne l'attirait en aucune façon, malgré que ce soit évidement de la viande normale.

- Non je ne pourrais pas manger de l'humain. Enfin... Je ne pourrais pas manger mes ennemis, comment pourrais-je dévorer quelqu'un qui me dégoûte?? Et puis les amis ça ne se mange pas non plus....

Mais de quel amis parlait-elle?? Elle s'était posé cette question aussitôt que le mot "ami" avait déplacé ses lèvres. Roxane n'en avait jamais vraiment eu, on ne pouvait pas dire que sa bande avec qui elle avait fait basculé sa vie était des amis, et surtout pas des copains... Ce n'était que des... des...
La jeune femme soupira, les yeux dans le vide, absente, plongée dans ses pensées et dans ses souvenirs d'adolescente. Finalement, en y repensant, c'était à cause d'eux si elle était là. Elle n'avait aucune idée d'où ils étaient en ce moment. Elle espéra alors qu'ils soit mort, après d'atroces souffrances...
Les sourcils de Rox bougeaient au fur et à mesure de ses pensées, se fronçant, puis se détendant.

Marina fit silence: sa nouvelle amie semblait complètement ailleurs, comme perdue dans ses pensées. Au bout, d'un moment, elle posa sa main sur l'épaule de Roxane et demanda doucement:
"Ca va? J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas? Pardonne-moi dans ce cas."
Elle réfléchit elle aussi pendant un moment. Puis elle dit:
"Tu sais, même si on ne dirait pas comme ça, j'ai une grande famille... Et ils me manquent tous terriblement... Et toi? Tu as encore de la famille?"

Roxane fut tirée de ses pensées par une main qui se posa sur son épaules. Au départ, elle pensa que c'était un gardien qui voulait la ramener en cellule. C'est pourquoi elle se leva vivement du banc, retirant la main par la même occasion. Mais elle s'aperçut bien vite que les gardiens n'avaient pas approchés, et se trouvaient toujours à l'écart, en train de bailler aux corneilles. Roxane se rassit alors, et continua d'écouter Marina.

- Ouais, ouais ça va, je repensais à quelque chose...

Puis elle secoua la tête, et reprit.

- Oui j'ai de la famille en France. Mais ça fais un bon bout de temps que je ne les ais pas vu, je ne sais même pas ce qu'ils deviennent. De toute façon ça ne se passait pas très bien. Mes parents me gueulaient toujours dessus à cause de quelques... problèmes. Bon, c'est vrai que je cherchais la petite bête. Et puis avec le temps, j'ai compris pourquoi ils gueulaient, j'aurais fais pareil à leur place. Enfin bref, ça fais tellement longtemps que je ne me suis jamais demandée si ils me manquaient...

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