Cellule B-04

[Vestibule]

Dans l'aile B, un groupe de trois personnes marchait tranquillement entre les cellules. Deux hommes tenant une jeune femme regardaient droit devant eux et celle qu'ils retenaient gémissait. Elle semblait saigner du nez et elle avait l'air très faible. La détenue trainait les pieds et regardait vers le sol. Quand ils s'arrêtèrent finalement, la jeune personne releva entièrement la tête, levant le menton, et vit la porte d'une prison s'ouvrir. Les deux monsieurs la jetèrent à l'intérieur et la jeune femme alla s'asseoir sur le lit. Ces quelques effets dont des crayons, du papier et la photo de l'homme qu'elle avait tué trainait sur un petit bureau à coté du lit. En voyant la photographie, un sentiment de haine surgi en elle suivi aussitôt d'un sentiment de tristesse. Elle posa sa tête sur l'oreiller, pris un bout de papier et un crayon et commença à écrire une chanson...

" Pourquoi m'as-tu fait cela?
Je te faisais confiance et je t'aimais moi
Par ta faute, ma vie est fichue
J'ai fait du mal à ma famille mais je n'aurais pas dû

Tu es un homme sans pitié
Ta trahison m'as brisé
Par ta faute, ma vie est fichue
Mais maintenant tu ne nuiras plus

Eh oui, tu as perdu
À cause de ton petit jeu, tu es vaincu
Par ta faute, ma vie est fichue
Ce que tu méritais voilà ce que tu as eu "

Prenant une pose, elle laissa tomber ses affaires sur le plancher et se cala bien profondément de le lit, ferma les yeux et croisa ses mains sur son ventre. Son vêtement était taché de sang mais elle ne s'en faisait pas. Elle se demandait si elle devait faire une chanson sur sa vie en exil à venir...

[Si quelqu'un veut poster]

Side, comme à son habitude, ~~s'était perdu~~ errait dans les couloirs des sombres batîments qui représentaient désormais son lieu de travail. Et même d'habitation. Il grignotait en marchant une des nombreuses pommes qu'il avait apporté, particulièrement juteuse et agréable dans cette ambiance morbide. Au bout d'un certain moment, il finit par décider de prendre conscience de l'endroit où il se trouvait (même si cela ne serait sans doute pas d'une grande aide), et reconnut avec surprise l'aile B. Il se félicita d'avoir été porté jusqu'ici par ses pas puisqu'il s'agissait d'un des rares lieux qu'il avait déjà visité. Même s'il ne retrouverait sans doute pas son chemin seul pour autant. Il croisa deux gardes qui chuchotaient entre eux et hocha lentement la tête pour les saluer. Son humeur n'était pas à la discussion.
Cependant, alors qu'il passait devant une enième cellule, il s'aperçut que celle-ci était occupée. Le rouquin ne se souvenait pas d'y avoir vu quelqu'un, la dernière fois... Au bout de quelques mètres, il revint donc sur ses pas, pour finalement remarquer une jeune fille installée sur le lit. Après un moment à essayer de détailler son visage dans la pénombre ambiante, Side posa une main sur les barreaux et, de l'autre, croqua un nouveau morceau de pomme. Après tout, l'humeur était peut-être à la discussion.

"Salut poulette ! Sympa, ton nouvel appart'... Wow, c'est du sang que t'as sur tes fringues ? St'es blessée faut aller voir le médoc. Quoiqu'il risquerait plus de faire empirer ton état qu'autre chose..."

Le rouquin laissa tomber le trognon qui restait de son fruit et croisa les bras avec un léger sourire. Il n'avait pas encore vu beaucoup de prisonniers, mais les seuls malchanceux qu'il avait trové derrière les barreaux étaient souvent des filles, apparemment. Il y avait une étude à approfondir sur la criminalité féminine...

Megan entendit soudain un voix masculine s'élever à la hauteur de la porte de sa cellule. Elle ne releva pas les yeux et resta immobile tout en continuant à écrire sa chanson. Elle ne répondit rien sur le moment mais finit par répondre.

- C'est un cadeau de votre directeur. Belle accueil, non?
Dit-elle sarcastiquement.

Elle eut un léger sourire mais puisque son visage était caché dans l'ombre, il ne put le voir. Elle ne se réjouissait pas de ce que lui avait fait Tyser, elle trouvait sa chanson amusante. Peut-être allait-elle l'interprèter à ce cher dirlo pour lui montrer à quel point elle ne regrettait pas de l'avoir tué....

Le rouquin poussa un léger soupir et appuya son front contre les barreaux de la cellule. Il ne parvenait pas à voir distinctement la jeune fille qui était repliée sur elle-même dans la pénombre, mais la voix de la prisonnière et ses paroles la montraient pour le moins racunière. Forcément, arriver sur l'île en tant que criminel ne devait pas être de tout repos.

"J'ai toujours pas rencontré le dirlo. Il a l'air tès chaleureux, comme gars, dis donc.

Fouillant dans sa poche,Side finit par y trouver un bâtonnet qu'il planta entre ses lèvres, et entreprit de machonner. En plissant un peu les eux, il finit par remarquer que la jeune fille écrivait sans relâche sur un carnet.

"Aw, une écrivaine. Dis-moi, t'es ici parce que t'as étranglé ton éditeur ?... Non, ce serait peut-être trop justifié... Je te vois bien dans une grande tragédie. Genre Shakespeare. C'est un Roméo qui t'as amenée là ? Crime sentimental. Pas que je sois macho, mais ça doit bien coller pour une fille, non ?"

Meg leva les yeux vers la porte et se décolla du mur pour finalement apparaitre à la lumière de la fenetre. Cette fois, elle ne riait pas du tout. Elle n'aimait pas qu'on se mêle de ses affaires. Étrangement, les crimes sentimentales étaient stéréotypés mais Megan avait rien de la tueuse sexy qui tue son mari riche. Non, elle était une prostituée qui se tapait une tonne d'inconnus mais lui, son ancien amoureux, n'avait pas le droit de coucher avec une autre... bah non puisque que Megan était du genre possessive. Enfin bref, rare était les femmes condamnées à mort pour un crime de coeur. Elle le fixa d'un air mauvais et répondit...

- Comme il est perspicace le bonhomme. Eh oui, j'ai tué mon copain... ou plutôt mon ex et sa maitresse. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Malheureusement pour vous, jamais personne n'a su mes autres crimes.

Oui car Meg avait tué ses parents car ceux-ci l'avaient averti que Steve avait une aventure. La jeune fille avait perdu la tête car ils avaient voulu l'empêcher de le revoir... et ils avaient eu raison. Cependant, personne ne savait qu'elle les avait tué. C'était son fardeau... Fardeau qu'elle détestait porter mais qu'elle ne dévoilerait jamais!

Side releva la tête pour apercevoir la jeune fille désormais placée dans le faible rayon de lumière émanant de la fenêtre. Il émit un petit sifflement admiratif pour admettre qu'il s'agissait d'une charmante prisonnière et décroisa les bras pour hausser les épaules.

"Si tu les as trouvé dans ton lit, j'imagine que t'as sans doute dû laisser aller ce que toutes dans ce cas-là refoulent. 'Devaient pas être beaux à voir, après le passage de ta jalousie, t'as pas l'air commode -surtout quand on touche au point juste, apparemment."

Le rouquin marqua une pause pour lancer un sourire léger à son interlocutrice. Bien qu'ayant déjà servi quatre ans dans "les forces légales", il ne lui arrivait toujours pas de prendre complètement au sérieux les histoires criminelles auxquelles il se retrouvait confronté. Et avoir affaire aux pires malfaiteurs envoyés en exil ne changerait certainement pas les choses.

"D'autres crimes ? Je t'assure, je vis parfaitement bien sans les connaître, 'me sens pas si malheureux que ça. Après, si ta langue te brûle de déballer ta vie, je t'en prie chérie, fais-toi plais'. J'aime bien les histoires."

Side laissa tomber son petit morceau de bois de ses lèvres et jeta un coup d'oeil à sa montre. Qu'une invitation de ce genre plaise ou non à la nouvelle prisonnière, il n'avait rien d'autre à faire. Autant s'occuper avec ce qu'il avait à portée de main.

Megan réagit pas à son sifflement. Elle savait qu'elle était belle, pas besoin d'un idiot comme celui-là pour le lui dire. Elle fit une moue et roula les yeux tout en l'écoutant parler. Oh que non, il n'aurait certes pas le plaisir de savoir qu'elle avait tué ses parents pour ensuite la manipuler avec ça. Elle fit signe que non de la tête et répondit:

- Ne vous inquiètez pas, je ne risque pas de parler. Je n'ai pas de quoi en être faire alors je ne pense pas que je vais me mettre à tout vous raconter alors que je ne vous connais même pas. Oh et ne m'appelez pas chérie. Je déteste ça.

Après réflexion, Side commençait à être amusé par ce petit dialogue. Le principe de cette île secrète lui avait successivement semblé extrêmement bizarre, puis très suspect, justifié, amusant, finalement -peut-être- utile. Il s'approcha encore des barreaux sans s'y coller pour autant -l'hygiène n'était pas vraiment à son comble, dans les environs...

"Je comprends mieux ton état. Le directeur a pas dû vraiment apprécier ta répartie. Faut dire que t'es un peu... disons, hargneuse. Non ? 'Toute façon, il ne me semble personnellement avoir aucun complexe de supériorité ou quoi que ce soit dans le genre. Chérie."

Le rouquin lança un sourire sarcastique à la prisonnière, se demandant ce qui se passait si les prisonniers réagissaient violemment. Il ne doutait absolument pas de n'avoir aucn mal à se défendre, mais étaient-ils punis par la suite ? Quoique, leur sort était déjà pas mal mauvais, il se demanda en quoi celui-ci pouvait bien empirer. Sans doute que l'esprit humain pouvait encore repousser les limites de la torture. Tiens, y avait-il justement une salle de torture quelque part sur cette île ? ... Il demanderait peut-êtr à Maxence de le renseigner à ce sujet. Voire de l'y amener. Ce serait intéressant.

Megan fronça les sourcils. Elle n'aimait pas du tout ce type. Pour qui se prenait-il? Il n'aurait certainement pas agi ainsi si il avait été face à elle mais le fait qu'il y ai des barreaux qui les séparent devait lui donner un impression de force. Il devait être bien pitoyable...

- Je crois que si il n'y avait pas de barreaux entre nous, vous ne feriez pas autant le malin alors cessez de vous prendre pour quelqu'un parce qu'en ce moment, je suis trouve ridicule... coco.

Elle avait dit ces derniers mots avec un sourire moqueur. Elle ne serait jamais en force dans cet endroit, c'était le but d'une prison, non? Mais au moins, elle savait que ces gens qui se disaient gardes ou autres seraient bien moins courageux si elle n'avait pas ce bracelet à la jambe ou bien ses chaines qui la retenaient... C'était tous des lâches...

Side retournait ses poches à la recherche d'une quelconque pomme inépesérée lorsque la prisonnière sadressa à lui. Relevant la tête pour l'écouter, il se trouva fce à un sourire plein de moquerie. Le rouquin hésita à éclater de rire, mais se dit que ce serait sans doute mal récompenser l'insoumission de son interlocutrice. Il garda son calme, tant bien que mal, et lança juste un grand sourire à Megan avant d'aller trouver un gardien, à l'autre bout du couloir. En revenant, il sifflotait en jouant avec des clés et entra sans hésitation l'une d'elles dans la serrure de la cellule B04. Une fois qu'il fut de l'autre côté des barreaux, il referma simplement la porte et s'approcha de la jeune fille.

"Peu importe ce que tu en penses, je suis aussi ridicule que je le veux. N’oublie simplement pas que ses barreaux sont aussi ta protection."

Se détournant de la prisonnière, Side alla tester de la main la dureté potentielle de ce qui servait de lit dans les cellules, avant de s’y asseoir sans manières. Il laissa tomber un soupir et releva la tête vers la jeune fille.

"Bref. Sois aussi insolente que tu le souhaites, seulement tu risques de ne pas faire long feu face aux tarés complètement psychopates qui règnent ici."

Le rouquin lança un regard aux blessures de la jeune fille et du sang visible sur son ventre.

"Et en parlant de psychopates, l'infirmerie,ça te tente vraiment pas ? Pac'que j'ai rien de particulier contre ces cellules, mais l'hygiène aussi risque de te faire la peau, ici..."

Megan l'écouta attentivement. Elle n'avait pas envie d'avoir d'ennuis mais en même temps, elle savait que si elle était dans cet endroit c'était parce que les gens voulaient la voir souffrir donc, même si elle faisait rien, elle souffrirait. La seule chose qu'elle craignait c'est qu'on découvre qu'elle regrettait la mort de ces parents... ou qu'on découvre qu'elle les avait tué...

- Je ne suis pas du genre à faire règner la terreur mais c'est sûr que je ne me laisserai jamais faire.

Puis, le jeune homme parla de la direction de façon peu flateuse. En sourire apparut sur ses lèvres... il n'y avait pas seulement que les prisonniers qui les détestaient... aussi des gardes et soldats. Interressant. Cessant de sourire, elle ajouta:

- Je vois que les directeurs ne sont pas très apprécié...

Side se laissa glisser en arrière jusqu'à sentir le mur contre son dos et resta ainsi, affalé sur la couchette complètement rigide sur laquelle la prisonnière était sensée dormir. La jeune fille ne répondit pas à sa nouvelle offre de l'amener à l'infirmerie, il en déduisit qu'une intervention médicale devait lui sembler parfaitement inutile. Pour sa part, il n'en était pas si sûr, mais après tout, elle faisait ce qu'elle voulait de son corps. Enfin, peut-être pas vraiment, puisqu'elle était quand même en prison, normalement...
Alors que son interlocutrice relançait son peu d'appréciation pour la direction, le rouquin sortit la lame qui ne le quittait jamais de sous son manteau et entreprit de jouer avec sans cesser de regarder la jeune fille

"Pas très appréciés ?... Qu'est-ce que j'en sais, moi ? Je les ai encore jamais rencontré les directeurs. Et je sais pas si ça arrivera de sitôt. J'ai juste retrouvé une vieille... connaissance, dont je connais -à mes dépens- le coefficient de sadisme, et elle a l'air très à l'aise dans son rôle de maître, d'autant qu'elle n'est certainement pas la seule sur cette île à être comme ça."
Maniant habilement son couteau, le jeune homme finit par arrêter de le lancer en l'air pour le faire tenir en équilibre sur son doigt. Il se redressa cependant pour se pencher vers la prisonnière, mais en restant assis.

"Maître, c'est aussi ce que je suis sensé être. J'ai toujours pas trop compris en quoi ça consistait, mais en gros, dans cet endroit coupé du monde, toi, tu représentes de la chair à pâté livrée à toutes les envies de ceux qui sont en force. Pour les crimes que tu as commis, tu dois être châtiée. Quitte à ce que ce soit par d'autres criminels -parce que je ne me considère pas comme un justicier, là... C'est ça, les lois humaines."

Megan l'écouta parler sur les directeurs et la femme qui disait connaitre sans vraiment l'écouter. Elle fixait plutôt son couteau pour être sûre qu'il ne lui lançe pas dessus ou quelque chose du genre. Si le directeur lui avait envoyé son poing à la figure pour une petite remarque déplacée, celui-ci pour faire n'importe quoi d'autre... elle s'attendait à tout. En suite, l'homme lui avoua être maitre, ou être censé l'être. Elle ignorait ce que devait faire ses gens et s'en fichait un peu, temps qu'elle n'en ai pas un. Elle n'aimait vraiment pas devoir obéir surtout à des gens qui la considèrerait comme de la "chair à paté". Elle le vit approcher mais resta debout, s'en ciller. Elle finit par répondre d'une voix normale, sans émotions:

- Je ne vois pas pourquoi on me chatirait pour avoir tué un homme qui ne mérite pas de vivre. Je ne suis pas la plus blanche des personnes vivant en ce monde mais ceux qui régnent ici ne sont pas mieux, je crois. En fait, personne n'est parfait... Des gens meurent à chaque seconde, d'autres sont mutilés et violés... mais ceux qui font cela ne peuvent pas tous être chatié, il y en a trop... quant à moi, je ne me considère pas comme la pire criminelle qui soit.

Meg' le regarda dans les yeux. Les crimes passionnels étaient très peu courant alors que ceux commis par la violence oui... Si elle avait à choisir de tuer entre un tueur de sang froid et une personne impulsive, elle choisirait la personne violente. Après tout, elle regrettait d'avoir tué ses parents... mais pas son ancien copain... les gens croyaient qu'elle n'avait pas de remords à cause de cela mais ce n'était qu'une facette... qu'un masque...

Side finit par remarquer que la prisonnière lorgnait intensément le couteau avec lequel il jouait. Après un petit moment -l'est long à la détente le rouquin- il comprit que si le jeune fille fixait de cette manière l'arme, c'était sans doute que dans la position dans laquelle elle était, on pouvait lui lancer ce genre d'objets à la face sans la moindre culpabiité. Il n'avait actuellement aucune envie de ce genre, mais elle avait certainement raison de se fier plutôt à son instinct personnel et à sa méfiance qu'aux apparences du moindre inconnu...
Le rouquin rangea donc son couteau après une dernière pirouette et, une fois que celui-ci eut rejoint son étui, il se redressa pour se pencher en avant et croisa les doigts, coudes reposés sur ses genoux.

"Tué un homme ? A vrai dire, j'imagine que les hommes considèrent l'assassinat de l'un de leurs confrères comme l'un des pires crimes qui soient -bon après, il y a des circonstances... Puisque cette... "institution" est là pour te faire subir leur justice, c'est logique que tu te retrouve ici. Enfin, il est aussi fort probable que je n'ai strictement rien compris à la vie ni au fonctionement de cette île... De toute façon, s'ils ont pour ambition de récupérer ici tous les meutriers de la planète, c'est sûr que c'était pas une île qu'il fallait choisir, plutôt un continent..."

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