Cellule A-02 - Une arrivée mouvementée

Elle reporta instantanément son regard sur le maître; il pouvait faire ça? Elle tenta de ne pas le laisser paraître pour ne pas qu’il se rende compte qu’il tenait peut-être là la chose qui permettrait de la rendre docile, mais cette proposition lui semblait plus qu’intéressante. Seulement le directeur lui donnerait-il vraiment l’autorisation de laisser sortir une détenue hors des murs de la prison? Enfin si c’était le cas, l’idée l’attirait beaucoup. Biensûr elle serait sous surveillance mais ce serait bien là la seule occasion qu’elle aurait de se sentir un peu libre. Mais était-elle prêt a risquer de se condamner, si elle ne l’était pas déjà, pour un semblant de liberté dont elle pourrait profiter a l’occasion? Elle le regarda longuement, ouvrant quelques fois la bouche pour parler mais s’interrompant aussitôt; Oui…non? Ô indécision, quand tu nous tiens.

- …C’est… j'sais pas…

Elle n’avait pas été capable de refuser cette fois, ni de lui dire qu’il perdait son temps avec elle. Le fait qu’elle ai hésité parce que sa proposition l’avait tenté montrait bien qu’elle n’était pas intouchable, suffisait de trouver quelque chose qu’elle voulait vraiment, comme sortir de cet endroit. Elle baissa les yeux. Elle n’avait pas envie de se rendre et d’accepter parce qu’elle croyait encore pouvoir s’échapper d’ici et regagner sa liberté, seulement elle se rendait bien compte qu’elle était dans une prison, sans doute de haute surveillance, que les évasions se faisaient rares et qu’elle n’avait que seize ans.

Puis elle n’avait pas fait grand chose jusqu'à maintenant. C’est vrai elle s’était montrée quelque peu arrogante face au directeur, mais rien de plus et elle avait déjà été punie pour ça, pourquoi lui imposer un maître? Elle soupira.

- Non… non je peux pas, je ne veux pas…

[Ham... j'ai édité, désolé si t'avais déjà lu le message je l'avais fait vite avant de partir et il me plaisait pas ><" donc comme t'avais pas rep j'en ai profité ^^"]

Invité

Kaze effectué sa ronde habituelle dans les couloirs de l'établissement , et comme toujours à la même heure elle se retrouvée devant la cellue A-02 .
Il était de coutume pour Kaze , de se rendre ensuite au fond du couloir , passant devant nombre de cellules , dont celle de Tshaka avec qui elle discutait de temps en temps , et enfin celle de Hung ,premier prisonnier auquelle elle avait eu à faire à son arrivée dans la prison ...

Mais aujourd'hui , une personne tout à fait spéciale occupée la cellule A-02 , en effet , lorsqu'elle jeta un coup d'oeil derrière les barreaux , elle constata que la prisonnière nommée Miakym Lameï avait de la compagnie . Et aps des moibdre , puisqu'il s'agissait D'Ethan ...

Kaz' s'arrêta , collant sa main droite aux barreaux , elle s'vança davantage et salua son compère .

" Salut Ethan ..." puis , elle glissa sa main dans sa poche arrière , et comme à son habitude ,attrapa son briquet son paquet de clopes , tapota une cigarette sur le dos de son feu , la pinça entre ses lèvres et et l'alluma .

MiaKym reporta son attention vers la femme lorsqu’elle avait entendu la voix de cette dernière. Elle se souvenait vaguement l’avoir vu passer a plusieurs reprises devant sa cellule, lors des rondes sans doute, mais elle ignorait qu’elle connaissait Ethan. Enfin c’était normal après tout ils travaillaient ensemble.

Lorsque Kaze sortit de sa poche le briquet les yeux de la détenue se rivèrent sur le petit objet, et quand elle en fit jaillir la flamme toute l’attention de la jeune fille était sur celle-ci. Elle se sentit un peu plus nerveuse et sur son visage on pouvait facilement lire une certaine crainte quant a l’élément, mais comme elle était tout de même loin du feu elle arrivait a garder son calme et a ne pas paniquer. Elle demeura muette et fixa la petite flamme, attendant –espérant plutôt- que Kaze éteigne le briquet…

Ethan adressa un grand signe de main accompagné d'un sourire à Kaze. Elle qui avait paru froide au premier abord n'était cependant pas si distante que ça. Lorsqu'elle alluma son briquet pour pouvoir fumer, le maître recentra son attention sur Miakym. Il vit alors que son visage avait changé; dur dans les traits, mais les yeux reflétaient la peur. L'homme sourit, soit Miakym avait peur de Kaze, soit le feu était sa phobie. Dans les deux cas, Ethan devait en avoir le coeur net. Il se leva et marcha jusqu'à Kaze, puis il lui prit la briquet des mains.

- Je te l'emprunte un instant. Tu as la peau douce, tu sais!

Ethan retourna s'asseoir au bord du lit de l'adolescente. Il avait éteint le briquet pour voir ce que la jeune femme craignait vraiment. Pendant ce temps-là, il adressa un clin d'oeil à Kaze.

Ce ne fut que lorsque le briquet fut éteint que Miakym arriva à en détacher son regard. Elle eut une petite angoisse quant a l’idée que Ethan avait peut-être remarqué sa crainte, et il ne fallut pas bien longtemps avant que la nervosité ne la reprenne quand elle vit le maître revenir vers elle avec le petit objet en main. Elle eut d’abord peur qu’il l’allume pour fumer, mais arriva a garder son calme en se disant que si c’était ce qu’il comptait faire il n’aurait pas pris uniquement le briquet a Kaze mais aussi une cigarette. Elle ne pouvait cependant pas s’embêter de jeter des coups d’œil au petit objet, en essayant quand même de garder son attention sur Ethan pour que, si celui-ci ne s’en était pas encore aperçut, il ne se rende pas compte que le feu l’effrayait.

La détenue cherchait quelque chose a dire, elle avait peur que son silence ne la trahisse d’avantage, mais elle ne voyait pas du tout de quoi parler. Si elle exprimait un truc complètement hors sujet juste pour dire quelque chose ce n’était pas beaucoup mieux que si elle gardait le silence. Et puis pourquoi restait-il encore ici?! Il lui avait proposé quelque chose, elle avait refusé, pourquoi ne faisait-il pas simplement partir, comme les autres fois?!

Elle tourna la tête, essayant d’oublier la présence du petit objet, mais en revint après quelques courtes secondes à Ethan…

Ethan patienta quelques instants, ne quittant pas Miakym du regard. Depuis qu'il était revenu avec le briquet, elle n'avait plus rien dit. Elle s'efforçait de regarder le maître mais son regard bifurquait de temps à autre. Par ailleurs, elle faisait soudainement preuve de mutisme. Elle semblait analyser elle aussi les faits et gestes d'Ethan, mais son silence en disait long. C'était donc ça. Grâce à Kaze, l'homme venait de trouver l'une des plus grandes peurs - voire la plus grande - de la détenue. L'ancien agent se leva, un sourire aux lèvres. Il s'arrêta devant la porte de la cellule.

- Je te laisse encore réfléchir à cette proposition. Ne la prends pas à la légère, Miakym.

Ethan appela un gardien pour quitter la cellule et rendit le briquet à Kaze une fois la porte refermée. Il retourna ensuite à son appartement, pressé de rajouter un grand nombre de notes sur la jeune captive.

[appartement d'Ethan]

MiaKym ne quitta pas le maître des yeux alors que celui-ci se levait et se dirigeait vers la grille de la cellule. Elle se demanda si le petit sourire qu'avait Ethan signifiait qu'il avait compris que le feu était sa phobie, et s'inquiéta de ce qu'il allait faire de cette information si effectivement il en était venu à cette conclusion. Même si elle n'était pas certaine qu'il se servirait de cet élément contre elle, elle craignait quand même la possibilité qu'il y avait pour que ce soit son idée car elle savait elle-même qu'elle perdrait peut-être ses moyens si sa concentration était plus axée sur la peur que sur le reste.

C'est surtout quand il lui lança de ne pas prendre sa proposition à la légère que l'incertitude se manifesta. Elle avait déjà hésité lorsqu'il lui avait proposé une première fois qu'en échange de sa docilité il la laisserait aller à l'extérieur des murs de la prison de temps en temps; sous surveillance sans doute, mais tout de même. L'extérieur... ça lui manquait tellement... Mais elle n'était pas certaine de vouloir laisser sa seule chance, si il y en avait encore, de retrouver sa liberté pour un semblant de celle-ci.

Puis il disparut en passant dans le couloir, la laissant seule a ses incertitudes. Elle s'allongea à nouveau sur la petite couchette sur laquelle elle était demeurée assise lors de la conversation, puis se tourna vers le mur, tentant d'ignorer à nouveau la présence des barreaux. De nombreuses minutes passèrent avant que la jeune captive n’arrive à trouver le sommeil…

La journée avait commencé en silence pour Ethan. Cette journée était spéciale pour lui, et il comptait bien l'oublier rapidement, si possible. Il arpentait les couloirs, sans siffler et sans prononcer la moindre parole. Sa haute silhouette se dirigeait vers la cellule A-02. Les autres gardiens saluèrent Ethan mais, inexplicablement, celui-ci ne leur répondit pas. A la place, il leur adressa un regard féroce. Arrivé devant la cellule de Miakym, il fit signe à l'un d'eux d'ouvrir la porte et déposa le bidon qu'il portait. Le maître sortit une télécommande de sous son manteau et appuya longuement dessus à de nombreuses reprises. Puis il rangea la télécommande, prit le bidon et entra.
Il se dirigea vers Miakym et la plaqua au sol avec violence. L'ayant affaiblie à coups de décharges électriques et étant lui-même doté d'une grande puissance physique, il n'eut aucun mal à la mettre par terre. Il s'assit alors sur son dos et attrapa son bras, qu'il déboîta au passage. Les autres gardes regardaient sans comprendre. Pourquoi Ethan faisait-il ça?
Le maître sortit un poignard et arracha un morceau de la tenue de Miakym, continuant d'exercer sa pression pour qu'elle ne se débatte pas. Il ouvrit alors le bidon et versa délicatement quelques gouttes dessus, afin que le bout de tissu s'embrase plus rapidement. Puis il posa le bout de tissu sur le bras nu de Miakym, raffermit davantage sa prise pour éviter au tissu de tomber et sortit un briquet pour y mettre le feu. Il observa les flammes d'un air dégoûté et sortit ensuite une fiole remplie d'eau qu'il avait apportée. Après cinq secondes d'observation des flammes, il les éteignit. Ethan adopta un ton froid lorsqu'il dit à Miakym:

- Ceci arrivera de plus en plus souvent si tu ne m'obéis pas.

Il se leva ensuite, emporta le bidon et s'arrêta devant la porte de la cellule.

- S'il te plaît, ne me force plus à faire ça.

En sortant de la cellule, Ethan demanda à l'un des gardiens d'emmener la prisonnière à l'infirmerie, puis il s'éloigna, espérant que Miakym n'avait pas vu ses larmes.

L'homme n'avait aucun scrupule à torturer mentalement, mais la torture physique... c'était au-dessus de ses forces.

Lorsqu’Ethan arriva devant sa cellule, MiaKym était simplement allongée sur le dos, réfléchissant à plusieurs choses, entre autres à ce qui s’était passé la veille quant à la « peut-être » découverte d’Ethan au propos de sa phobie du feu. Cela l’inquiétait assez à vrai dire, puisque si il s’était effectivement rendu compte de sa peur vis à vis de l’élément, elle n’avait pas de mal à imaginer qu’il trouverait le moyen de s’en servir comme un atout contre elle pour se donner plus de chances d’arriver à la dociliser.

Elle s’était redressée lentement en entendant la porte s’ouvrir, apercevant ensuite le maître de l’autre côté; déjà, à peine une journée s’était écoulée? Elle entreprit de se lever mais n’eut que le temps de mettre un pied au sol avant de sentir une violente décharge traverser tout son corps, celle-ci suivit d’une autre, puis d’une autre encore. Quand enfin il cessa la pression sur la télécommande elle s’écroula au sol, s’étouffant légèrement puis essayant de respirer normalement, la prisonnière envoya son regard vers Ethan qui entrait à présent; Qu’est ce qui lui avait prit?! Elle chercha lamentablement à se relever, agrippant d’une main tremblante les draps du petit lit afin de s’aider à y arriver, mais elle se vit aussitôt renvoyée au sol par l’ex-agent qui s’assit ensuite sur son dos, l’empêchant de se relever. Elle tenta bien sur de se débattre mais sa position et le fait que les décharges l’aient considérablement affaiblie lui rendait la tâche plus difficile qu’elle ne l’aurait été normalement.

- Q… qu’est ce que… vous…? Balbutia-t-elle faiblement, interdite devant la violence soudaine dont l’homme faisait preuve.

L’adolescente le sentit soudain tirer légèrement sur le dos de son chandail, puis en couper un morceau; qu’est ce qu’il faisait encore?! Allongée sur le ventre il lui était totalement impossible de pouvoir apercevoir quoi que ce soit des gestes du maître, ce qui à rendait d’autant plus inquiète qu’elle ne l’était déjà. Puis, une légère odeur d’essence gagna les narines de la jeune détenue, lui faisant comprendre au même instant ce que s’apprêtait à faire Ethan. Aussi c’est on ne peut plus paniquée qu’elle recommença à tenter de se débattre, cet effort tirant plus du désespoir que du fait qu’elle croyait vraiment avoir une chance d’éviter ce qui allait arriver puis, elle le sentit poser sur son bras le bout de tissus maintenant trempé; non! Il ne pouvait pas faire ça, qu’est ce qui lui prenait?! Qu’avait-elle fait? Elle s’était tenue tranquille depuis la veille, elle avait même songée à accepter sa proposition, alors pourquoi faisait-il ça?!

- Non… non s’il vous plait…’faites pas…

Il approcha la flamme du tissu imbibé d’essence qui s’embrasa aussitôt, arrachant un cri de déchirant à l’adolescente qui ne pouvait que subir la douleur vive des flammes qui dansaient sur sa peau, sans même avoir un moyen d’arrêter ce supplice qu’elle avait craint toute sa vie d’avoir à supporter. Les cinq secondes lui parurent être l’éternité, comme si cette souffrance ne trouverait jamais un terme, quand elle sentit quelque chose de froid, liquide, apaiser son mal pendant quelques courtes secondes. Elle demeura au sol, terrifiée et redoutant qu’il recommence, et pourtant elle était incapable de se relever, de bouger même, ou voir de prononcer le moindre mot. Des larmes vinrent glisser le long de son visage et elle se mit à pleurer malgré elle, pour une des rares fois de sa vie devant quelqu’un. La douleur revenait à la charge, évidement que ça ne cesserait pas aussi tôt, mais c’était beaucoup plus insupportable que tout ce que lui avaient affligé les autorités pour la faire parler, alors qu’elle était encore loin de cet enfer. Pour quelqu’un d’autre peut-être pas, puisque malgré le mal imposé par une brûlure pareille, les forces de l’ordre ont développé bien des méthodes tout aussi douloureuses, mais cette fois Ethan s’était montré cruel, beaucoup plus cruel qu’eux. Il l’avait marqué de la chose qu’elle craignait le plus au monde, humiliée par sa faiblesse et maintenant tout le monde pourrait apercevoir cette cicatrice qu’il avait réussit à lui imposer, comme si elle avait été vaincue. C’est ainsi qu’elle le percevait, et qu’elle seule sache ce qui s’était passé et comment c’était arrivé ne changerait rien à la honte et au mal que lui procurerait toujours cette marque.

Recroquevillée sur elle-même, la jeune prisonnière l’entendit s’adresser à elle, écoutant de façon peu attentive ses propos jusqu’à ce qu’il sorte finalement de la cellule après avoir demandé à un garde de l’emmener à l’infirmerie. Celui-ci, perplexe, mit un instant à se ressaisir puis s’exécuta, entrant dans la cellule à son tour et prenant doucement le bras non blessé de l’adolescente pour l’inciter à se relever. Elle retira son bras mais se mit à avancer sans un mot, son regard fixant un point dans le vide, encore traumatisée par ce qui venait d’arriver…

MiaKym fut reconduite à sa cellule depuis l’infirmerie par un seul gardien, n’ayant guère besoin de davantage de membres du personnel pour s’assurer qu’elle regagne sa cage. Elle avançait doucement sans dire mot, menottes au poignet, jusqu’à arriver à la A-02 où la gardien ouvrit la grille et la fit entrer, avant de la refermer derrière elle. Elle demeura face au mur sans bouger, le regard dans le vide…

Qu’est ce qui lui avait prit? Elle n’avait pourtant pas été si turbulente, enfin depuis le moment où ils étaient parvenus à l’enfermer, alors pourquoi Ethan lui avait-il imposé ça? Elle passa une main le long de son bras, effleurant doucement la brulure ce qui lui arracha une légère grimace qui ne fut pas nécessairement le fruit de la douleur.

Elle resta un moment planté ainsi devant la grille, avant de faire quelques pas pour se rendre au fond de la cellule. Elle s’assit ensuite sur le lit et fixa pendant de longues minutes les barreaux, songeante. Les paroles de Ethan lui revenaient en tête; « ceci arrivera de plus en plus souvent si tu ne m’obéis pas. ». Allait-il vraiment oser lui refaire ça? En tout cas, il n’était pas question qu’elle subisse ça une deuxième fois, elle ne s’arrangerait pas pour en tout cas, mais… Cela voulait dire qu’il espérait qu’elle se soumette à sa requête, soit de se tenir tranquille et d’accepter de rester enfermer ici jusqu’à ce qu’elle soit libérée de cette endroit par la grande faucheuse? Elle ne pouvait même pas concevoir cette idée, et ce malgré le fait qu’elle craigne énormément d’avoir a endurer à nouveau le traitement que lui avait imposé Ethan plus tôt. C’était soit mener sa vie et se battre pour sortir de cet endroit, ou alors capituler et mourir en cage quand ceux qui tiraient les rênes jugeraient bon que cela arrive. Par logique elle savait bien quel choix elle devait faire, mais elle était terrifiée à l’idée de ce qu’elle aurait à endurer en refusant à nouveau la proposition de Ethan. Elle n’avait jamais eut à surmonter une épreuve pareille, et encore moins seule. Sa famille (c’est ainsi qu’elle considère ceux qui l’ont pris sous leur aile depuis ses 10 ans et avec qui elle faisait ses coups) avait toujours été là pour la couvrir et veilleur sur elle, mais dans cet endroit, il n’y avait plus personne… Elle n’était même plus certaine qu’ils puissent arriver à la retrouver, elle-même ignorait où elle était et elle n’avait aucun moyen de leur en donner des indices…
Elle s’allongea finalement sur le dos et s’emmitoufla dans les couvertures puis, elle s’endormit.

Elle n’y voyait rien. La pièce était complètement plongée dans le noir sans qu’aucune ouverture ne laisse entrer ne serait-ce qu’un seul petit rayon de lumière. Des pas résonnaient autour d’elle mais elle ne percevait aucune silhouette.
« Qui est là? »
Aucune réponse, seulement un rire. Elle fit quelques pas sans savoir quelle direction elle prenait exactement et reposa la question, regardant hâtivement autour d’elle, de plus en plus anxieuse. Cette fois un cercle de lumière se dessina autour d’elle et elle put enfin voir qui était dans cette pièce avec elle.
« Oh, c’est vous…»
Un mince sourire s’était dessiné sur les lèvres d’Ethan alors que celui-ci demeurait muet, fixant MiaKym d’un regard pénétrant.
« Vous savez par où on doit sortir? Je n’aime pas beaucoup cet endroit…»
« Il n’y a pas de porte. »
« Comment? »
« On ne sort d’ici par une porte. »
« Alors comment sort-on? »
Soudain elle est dans une cage, mais ne réagit pas, comme si c’était le cas depuis le début de son songe. Le rêve reprend simplement son cour alors qu’elle agrippe de ses deux mains les barreaux de la prison de fer. Ethan s’approche d’un pas lent pour se poster à quelques centimètres seulement de la jeune captive.
« Le seul moyen de sortir d’ici est d’emprunter le chemin qui mènera à là où l’on est jugé pour les pêchers que l’on a commit. Il n’y a ni porte, ni fenêtres, ni autres ouvertures; seulement la mort. »
Il tient alors un bidon dans la main droite et se mets à faire le tour de la cage en dessinant un cercle autour de celle-ci avec son contenu. Puis, il sort une allumette et la craque, provoquant un léger mouvement de recul chez l’adolescente, avant de relever son regard vers MiaKym et de continuer sur le même ton froid.
« Maintenant, il ne te reste qu’à décider combien de temps cela prendra avant que tu ne sois
libérée. »

- NON!

La jeune fille se redresse violement sur son lit, la respiration haletante et son regard balayant rapidement la cellule comme si cela pouvait la rassurer de s’y trouver réellement. Elle tremble légèrement et se mord la lèvre en gettant un regard sur la blessure sur son bras, avant de s’allonger doucement sur le petit lit en faisait dos aux barreaux de la cellule puis, elle ferme les yeux.

- Andrew… j’t’en prie, viens me chercher…

[Andrew c'est le gars avec qui elle s'entendait le mieux dans sa "famille"]

Ethan ne parvenait pas à trouver le sommeil. Miakym n'était pas la seule à être traumatisée par l'expérience, il avait été forcé de faire ce qu'il détestait le plus au monde. Il avait déjà été en colère contre ses supérieurs, par le passé, mais jamais encore il n'avait haï quelqu'un autant que Tyser. En arrivant dans cette prison, il savait que les choses allaient être différentes, que sa vie allait prendre un nouveau tournant. Mais pas comme ça.

L'ancien agent se tourna et se retourna dans son lit à maintes reprises, revoyant sans le vouloir les images de la jeune fille qu'il avait torturée - et même marquée. Il rouvrit les yeux et attendit, en sueur, que le temps passe. Rien à faire, ces images ne voulaient pas quitter son esprit. Le maître se leva et alla se passer de l'eau sur le visage. Appuyé sur le lavabo, il se fixa dans la glace d'un air dégoûté - pour la première fois de sa vie sans doute. Il se dirigea ensuite vers son salon et nettoya son arme de service. Silencieusement, il songeait très sérieusement à aller assassiner Tyser. Mais ce serait comme signer son arrêt de mort. Pensif, Ethan mit du temps à revenir à la réalité. Il était au service de Tyser, il devait suivre les ordres. Mais Tyser n'avait pas donné l'ordre de ne pas s'excuser. Et Ethan, qui avait développé une forme d'affection particulière pour la plus jeune prisonnière qu'il ait eu à torturer, se sentait redevable vis-à-vis d'elle. Après tout, qu'avait-elle fait de mal?

Ethan se rhabilla en vitesse, enfila ses gants, son manteau et son chapeau, et se rendit à la cellule de l'adolescente. Il s'appuya sur les barreaux et la regarda. Elle aussi semblait avoir du mal à trouver le sommeil. Ou plutôt elle avait un sommeil agité. Elle cria et se redressa, puis observa brièvement sa cellule avant de se rallonger.

- Je ne crois pas qu'Andrew va venir...

Ethan se sentait idiot. Il se sentait tellement coupable que les mots avaient du mal à être cohérents dans son esprit. En cet instant, il aurait sûrement préféré être à la place de Miakym.

- Je suis venu te présenter mes excuses... Même si je sais que le mal est déjà fait.

MiaKym s’était redressée aussitôt en entendant la voix du maître; qu’est ce qui lui permettait de dire ça? Andrew viendrait, tout comme Damien, Éric, Seb’ et tout les autres, ils ne la laisseraient pas tomber, ils étaient une famille. Tout ce qu’il leur fallait était de connaître l’endroit où elle se trouvait et ensuite ils viendraient la libérer, elle n’aurait plus a subir de décharges, de coups, de brulures… Seulement cet endroit était inconnu de la quasi totalité de l’humanité, ce qui rendait la chose impossible mais après tout, qu’en savait-elle?

Elle s’apprêtait à lui répliquer quand l’ex-agent prit la parole à nouveau et lui présenta ses excuses. C’est perplexe qu’elle le regarda pendant quelques longues secondes, plus que surprise par ses deniers mots. Elle lui en voulait pour ce qu’il avait osé lui faire, énormément, elle le craignait même désormais, mais le fait qu’il vienne de son plein gré s’excuser à elle lui montrait qu’il pouvait quand même avoir un comportement humain. Elle ne sut pas comment réagir, lui pardonnerait-elle vraiment pour la marque qu’il lui avait imposée? Ce n’était que des mots, mais pourtant ils pouvaient peser lourd dans la balance quand on sait qu’ils sont honnêtes et pas forcés. Toujours assise sur le lit, la jeune prisonnière hocha simplement les épaules et le gratifia d’un petit sourire express en guise de « Ça va », avant de baisser les yeux en regardant bêtement les draps du lit.

- C’est votre boulot de toute façon…

Elle remonta la couverture jusqu’à son épaule, plus pour cacher la cicatrice que parce qu’elle avait froid, se mordillant un peu les lèvres. Oui, c’était son boulot, alors sans doute était-il mieux de le faire pendant qu’elle était encore là, parce qu’elle n’entendait pas rester longtemps. Mais à quoi s’attendait-il en ayant fait ça? À ce qu’il arrive à la traumatiser suffisamment pour qu’elle accepte son marché et qu’elle se montre plus… coopérative? Il faudrait qu’il pense à noter dans son carnet que ce n’était pas ainsi qu’on domestique quelqu’un qui se laisse guider par ses principes plutôt que par autre chose.

- J… ham…

Elle releva son regard vers lui. L’envie de discuter était plus ou moins présente, mais c’était toujours mieux que le froid qu’il y avait et elle avait envie de savoir.

- Qu’attendez-vous que je fasse, exactement? Vous croyez que ça vous aidera a faire ce que l’autre imbécile borné vous a demandé, me « dociliser »? J’avais songé a accepter votre proposition, avant ça… laissez-moi vous dire que maintenant, loin de moi cette idée. Quand je sortirai de ces murs ce sera en tant qu’individu libre, et non pas en tant que prisonnière domestiquée...

Soudain alors que le discours de MiaKym venait de prendre fin une violente décharge vint parcourir le corps frêle de la jeune adolescente. Puis après cette violente attaque des bruits de pas se firent entendre et une silhouette se dessina dans la pénombre, le visage de Tyser apparut alors faiblement éclairé par sa cigarette, il s’approcha jusqu’à arrivé devant la cellule à, à peine, 2 mètres d’Ethan, il prit une bonne bouffée de cigarette et jette ses cendres au sol, puis il fit alors toujours sur ce même ton effroyablement calme et froid:

"Je vous prie de m’excuser, l’autre imbécile borné a ripé sur le bouton de cet objet. Dont l’utilisation trop courante peut être néfaste pour la santé su détenu."

Il avait en effet sa télécommande dans sa main gauche, qu’il rangea dans sa poche arrière, puis de son autre main il reprit une bouffée de cigarette, il fit alors à l’égard d‘Ethan d‘un ton plutôt cynique:

"Vous lui faites vos excuses publiques M.Blight? Comme c’est touchant mais je doute que cela lui enlève de sa mémoire la souffrance que vous lui avez fait enduré. Vos excuses sont pathétiques. Elles sont non seulement inutiles mais hypocrites de surcroît. Que ce soit à contre-cœur ou pas vous l’avez brûlée, vous êtes pleinement responsable de cet acte, alors arrêtez ce cinéma, c’est ridicule."

Il plongea alors soudainement son regard sur MiaKym puis il fit alors avec un léger sourire en tendant un briquet qu’il alluma:

"Une cigarette? Je suppose que non …"

À peine eut-elle terminé sa phrase qu’une décharge émana à nouveau du bracelet que la jeune détenue portait à la cheville, déferler une vague douloureuse dans tout son corps. Elle relève la tête quand enfin le choc s’arrête, posant sur Ethan un regard légèrement courroucé en se demandant ce qui avait bien pu lui traverser l’esprit pour lui envoyer une nouvelle décharge, quand des pas résonnèrent un peu plus loin dans le couloir jusqu’à ce qu’une silhouette apparaisse aux côtés du maître. La voleuse ne put réprimer un léger sourire en coin, malgré la douleur encore présente de la décharge, lorsqu’elle reconnue le directeur de l’établissement derrière les barreaux de la cellule; décidément, ses méthodes ne variaient pas beaucoup.

Elle l’écouta faire son sermon à Ethan au sujet des excuses qu’il était venu présenter à MiaKym, un peu interdite devant la froideur dont il pouvait faire preuve même vis à vis de ses employés. Seulement son regard revint vers elle lorsqu’il eut et elle pu le voir sortir un briquet, qu’il alluma dans les secondes qui suivirent.

"Une cigarette? Je suppose que non …"

Son sourire s’effaça subitement et laissa place à une expression qui ne cachait guère l’anxiété qu’elle éprouvait à l’instant. Si Tyser était au courant de sa phobie pour le feu elle préférait ne pas anticiper la suite des évènements, parce que le faire ne l’aiderait pas du tout à paraître plus calme afin d’éviter de le faire comprendre au directeur si ce dernier ignorait encore ce détail sur elle. Son regard était braqué sur le briquet mais vacillait par moments sur Benjamin alors qu’elle demeurait muette, effrayée par la flamme qui émanait du petit objet qu’il avait en main…

Alors qu'il allait répondre aux questions de Miakym, Ethan vit avec étonnement cette dernière se tordre de douleur avant de lui lancer un regard noir. Il ne mit pas longtemps à savoir qui l'avait électrocutée, car il sentit bientôt une odeur de tabac. Tyser s'arrêta devant Ethan et s'adressa à la jeune captive d'un ton froid. Bon, elle l'avait cherché quelque part, puisqu'elle l'avait insulté, mais Ethan était bien de son avis. Le maître s'efforça de tenir son regard rivé sur la prisonnière, mais lorsque son supérieur le réprimanda, Ethan ne put s'empêcher de lui accorder un bref regard assassin.

Il ne manquait pas d'air! Non seulement il avait traité Ethan d'hypocrite, mais en plus il avait entièrement rejeté la faute sur lui alors que c'était lui, et personne d'autre, qui avait ordonné à l'ancien agent d'infliger cette brulure à la prisonnière.

Les pensées se bousculaient dans l'esprit du maître. Il ne savait pas comment réagir. Tout en serrant les poings, il avait une forte envie de se jeter sur Tyser et de le frapper jusqu'à son dernier souffle. Mais sa position l'empêchait de faire ça. Pourtant, Ethan avait de plus en plus la conviction que l'homme qui lui faisait face méritait bien plus d'être dans cette cellule que Myakim, qu'il avait eu le temps de côtoyer un peu.

Ethan ne répondit pas aux provocations du directeur, mais il sentait la colère monter en lui. Il resta là, observant les événements sans prononcer le moindre mot, adressant à Miakym un regard compatissant.

Tyser constata qu’ethan avait vu juste, elle avait peur du feu, bien que l’adolescente tentait maladroitement de le cacher, ses yeux effrayés fixant la flamme n’échappèrent pas au directeur. Celui-ci rangea alors son briquet puis prit une nouvelle bouffée de cigarette il regarda Ethan de son regard noir et imperceptible, constatant une légère froideur dans le regard d’Ethan, mais le maître ne laissa rien paraître et ne dit mot, ses poings serrés et tremblants montraient qu’il prenait sur lui cependant, Tyser avait bien analysé tout ça, il se mit alors à ricaner légèrement et fit à Ethan après avoir craché toute sa fumée de cigarette vers lui:

"Vous aviez raison M.Blight, cette petite a une peur panique du feu, comme c’est amusant. C’est vrai quoi, quand on pense qu’une misérable flamme peut neutralisée une criminelle de la pire espèce, s’en devient ridicule."

Il reprit une bouffée de sa drogue: le tabac. Puis remarqua un bref regard compatissant de la part d’Ethan à l’égard de la prisonnière, il n’aimait pas trop ça, même pas du tout à dire vrai, il fit alors d’un ton froid à l’égard de MiaKym:

"Montre moi la brûlure que mon collègue t’as fait petite, que je vois si mes délégués ne sont pas tous totalement incompétents."

Il n’avait pas adressé un seul regard à ethan pendant cette réplique, le traitant comme un moins que rien, tout ce que voulais Tyser au fond c’est qu’Ethan deviennent aussi pourri que lui à l’égard des prisonniers.

La prisonnière se mordit légèrement les lèvres à la première remarque du directeur, comprenant que c’était en effet Ethan qui lui avait divulgué cette information. Elle se calla simplement davantage contre le mur derrière en évitant de les regarder quand le briquet fut enfin rangé; tout d’un coup elle se sentait nettement moins en sécurité dans sa petite cellule fermée de barreaux. Elle avait beau être soulagée du fait que la flamme soit disparut, elle n’en était pas moins inquiétée du fait que Tyser connaissait sa phobie et qu’ils pouvaient tous deux entrer alors qu’il lui était impossible de sortir.

Elle entendit soudain Tyser s’adresser de nouveau à elle, lui demandant de dévoiler la cicatrice tout en ne manquant pas de la traiter de… petite?! Roh ce qu’il avait le don celui-là! MiaKym fronça légèrement les sourcils mais se ravisa de lui répliquer, consciente qu’il avait toujours le briquet en sa possession et préférant éviter qu’il n’ait envie de s’en servir comme il avait demandé à Ethan de le faire. Elle hésita tout de même une bonne minute avant de s’exécuter, son regard rivé sur Tyser. Cette marque représentait pour elle beaucoup plus qu’une simple blessure, parce qu’elle avait été marquée de la chose qu’elle craignait plus que tout autre et que cette cicatrice sur son bras démontrait une faiblesse que le personnel de cette prison avait su utiliser contre elle pour la punir… de quoi au juste? Enfin bref, disons qu’afficher cette marque lui déplaisait considérablement, seulement serait-il vraiment intelligent de lui refuser une si modeste requête en cet instant précis? Eerf, c’était pas croyable…

Après lui avoir envoyé un regard qui laissait parfaitement voir sa frustration quant au fait d’obéir, elle baissa légèrement la tête pour regarder à nouveau bêtement les draps du lit, remontant doucement et avec précaution la manche du chandail qu’elle portait jusqu’à dévoiler une large cicatrice sur le haut de son bras droit.

- Satisfait?... fit-elle sans le regarder avant de redescendre aussitôt la manche pour recouvrir à nouveau la marque.

Elle ne voyait pas où il voulait en venir exactement avec ça, vu l’échange que la prisonnière et le maître avaient eut plus tôt il était évident qu’il l’avait bel et bien brulé. Elle eut une moue légèrement frustrée et se retint pour ne pas lancer « Si c’est tout ce que vous vouliez bah voilà, maintenant bonne soirée! »

Après avoir soufflé la fumée de sa cigarette au visage de son employé, Tyser s'adressa à lui en parlant de Miakym comme d'une criminelle à la cruauté sans limite. Ethan savait qu'elle était fougueuse - et il le comprenait un peu, car être enfermé dans une cage ne devait pas être amusant, même si la plupart du temps, les prisonniers le cherchaient - mais de là à dire que c'était une dangereuse criminelle...

Mais à quoi pensait-il? Pourquoi penchait-il du côté de Miakym, soudainement? Tyser reprit la parole, s'adressant à la jeune captive, cette fois. Il lui adressa une remarque qui insultait directement Ethan, et ce sans lui accorder le moindre regard. Ethan avait de plus en plus envie de s'opposer au directeur, mais encore une fois, il ne dit rien. Il resta de nouveau silencieux, ne quittant pas Tyser du regard. Il reprenait progressivement son sang-froid, mais ses yeux étaient emplis de haine.

Lorsque Miakym obéit à la demande du dirigeant, Ethan fut d'abord surpris. Il était étrange de la voir si obéissante... Etait-ce parce qu'elle se doutait qu'un briquet entre les mains d'un être si cruel pouvait se révéler redoutable? En voyant la brulure, le maître fixa la marque. Il avait de nouveau un air impassible, mais il détestait voir ce qu'il avait infligé à l'adolescente.

Lorsque MiaKym montra sa blessure, Tyser ne la regarda que brièvement, après tout il avait lui même infligé bien pire que ça à ses détenus. Non, son regard se figea sur Ethan, qui avait quitté son revoir noir vers Tyser pour un regard empli d’amertume à la vue de la blessure. Ben s’en doutait, il savait qu’il fallait s’attendre à ce genre de regard, Ethan était bien trop doux pour ce genre de supplice et n’assumait pas son acte. Tyser repli calmement une bouffée de cigarette et fit alors à Ethan:

"C’est quoi ce regard exactement? À quoi pensez vous? Pourquoi j’ai fait ça? Pourquoi ai-je été aussi lâche et ai-je obéis bêtement aux ordres de ce psychopathe? Arrêtez donc cette mascarade M.Blight, si vous l’avez fait c’est que vous êtes capable au fond de vous même de le faire, on ne fait pas ce qu’on est pas capable de faire, vous vous mentez à vous même en prétendant ne pas aimer ça et en étant compatissant avec les prisonniers. Vous me faites bien rire vous savez, vous avez par le passé torturé mentalement tellement de personnes et aujourd’hui vous vous faites passer comme le gentil membre du personnel qui ne veut pas donner de souffrance physique. C’est vraiment ridicule. "

Il reprit une bouffée de cigarette et s’approcha de ethan le regardant de son regard tellement froid et impénétrable:

"Mais dites vous bien une chose M.Blight, même si cet ordre vient de moi , c’est vous et vous seul qui avez infligé à cette petite la pire souffrance à la fois physique et mentale qu’elle aurait pu subir. Nous sommes tous des monstres M.Blight, l’être humain fonctionne comme ça, vous fonctionnez comme ça, les prisonniers ont fonctionné comme ça. Il n’y a pas de mal à traiter comme des animaux des gens qui agissent comme des animaux. Au fond de vous même vous le savez puisque vous avez obéis aux ordres."

Cette fois, c'était la remarque de trop. Ethan ne pouvait plus rester silencieux. Il avait l'air totalement calme, mais c'était une véritable tempête, à l'intérieur.

- Vous avez raison, nous sommes tous des monstres. Et vous plus qu'un autre. Je n'ai pas eu le choix, à vrai dire, je n'ai pas envie de finir derrière les barreaux, mais je commence à comprendre quel genre d'individu vous êtes. Vous êtes un tyran, ni plus ni moins. Mais cela, je suppose que vous le saviez...

Le maître s'approcha du dirigeant, le fixant du regard le plus sombre qu'il ait pu jeter de sa vie.

- Vous osez rejeter la faute sur moi? J'ai eu l'occasion de parler à Miakym, et vous savez comme moi qu'elle n'a rien d'une rebelle, si ce n'est dans ses paroles. Il me semble que je suis maître pour mes compétences, et j'ai réalisé - un peu tard, c'est vrai - qu'en réalité je n'avais pas à suivre toutes vos directives. Puisque nous en sommes à l'heure des aveux, mister Tyser, je vous déteste. Mais je continuerai à travailler pour vous, avec mes méthodes. Et pour être tout à fait franc, je ne pense pas que la prisonnière dont j'ai la charge ait mérité un tel traitement.

Ethan adopta un ton plus froid pour répliquer:

- Ne me traitez plus d'hypocrite, en revanche. Je déteste ce mot autant que je vous déteste.

Ethan savait qu'il ne pouvait plus faire marche arrière. Ses paroles avait peut-être été trop déplacées. Mais tant pis, au moins, il avait libéré sa conscience, sans trop en dire, cependant.

MiaKym était demeurée assise, écoutant simplement l’échange que les deux hommes avaient en songeant que les relations « patron – employé » de cet établissement étaient plutôt curieuses, et tendues. Elle roula les yeux en entendant Tyser la surnommer une nouvelle fois « petite »; non mais ça va hein, elle avait 16 ans quand même, et elle n’était pas tant sous la moyenne de taille que cela, alors si il pouvait avoir la bonté de l’appeler par son prénom! Enfin bref, elle pouvait comprendre que c’était Tyser qui avait donné à Ethan l’ordre de lui infliger cette brûlure – et entre nous en était-elle vraiment étonnée? – et que ce dernier semblait avoir du mal à accepter le fait qu’il ait obéit.

Tyser se montrait assez impitoyable dans ses propos, comparant pratiquement Ethan à lui-même et en lui disant que si il avait obéit c’était qu’au fond ça lui plaisait? MiaKym avait un peu de mal à avaler ça avec les explications qui lui étaient données, sinon pour quelle raison serait-il venu s’excuser à elle, de son plein gré qui plus est? Elle ne s’interposa cependant pas, à vrai dire elle aimait bien être oublié en cet instant, c’était moins angoissant, et puis de toute façon qu’aurait-elle pu dire? En tout cas, elle savait qu’Ethan n’était pas comme le directeur. La jeune détenue lui en voulait pour ce qu’il avait fait, ça ne changerait sans doute pas, mais la différance était que le maître y avait été forcé.

Décidément, vivement qu’elle sorte de cet endroit. Si on pouvait lui enlever ce fichu bracelet aussi… Elle demeura muette, son regard se posant alternativement sur les deux hommes au fur et à la mesure que ceux-ci prenaient la parole.

Tyser avait écouté ethan calmement fumant sa cigarette. Il avait écouté avec un air neutre et désinvolte. Une fois son discours fini, Tyser resta silencieux le fixant toujours de son regard noir et pesant puis il répondit alors d’un ton très calme:

"Et bien Monsieur Blight je dois admettre qu’en effet vous n’êtes pas si hypocrite vu le discours que je viens d’entendre, vous me surprenez pour une fois."

Il cracha une nouvelle fois sa fumée qu visage du maître, il était toujours aussi calme et neutre malgré tout ce qu’avait dit Ethan. Il continua:

"Bien, moi aussi je vais être franc dans ce cas. Contrairement à ce que vous pensez Monsieur Blight, j’ai beaucoup d’estime pour votre travail, j’ai lu votre fiche et vos compétences sont exceptionnelles et j’admire vraiment ce que vous faites. Cependant vous êtes bien trop gentil avec cette prisonnière, même si comme ça elle paraît comme une gamine pure et innocente, si elle est ici ce n’est pas pour rien seuls les pires meurtriers viennent ici, vous le savez aussi bien que moi, ne jugez pas les gens sur leur apparence Monsieur Blight, ce serait une grave erreur."

Ben s’arrêta un moment puis il reprit, avec un léger sourire sadique et effrayant sur le visage, ethan n’avait pas eu tout à fait tort en le traitant de monstre avant …

"Tous les prisonniers ici, y compris cette gamine, doivent subir les pires souffrance qu’elles soient mentales ou physiques qu’ils puissent imaginer. Nous sommes un pré enfer, nous sommes la justice et les bourreaux de ces personnes. Ils doivent payer tous sans exception, pour avoir cru être dieu et prendre la vie d’autres individus. Je m’atèle à cette tâche, même si on me traite de monstre, ça m’est égal, que ce soit même vrai peu importe, il faut que quelqu’un les fasse payer car tout se paye un jour et nous sommes ces personnes."

Il s’approcha maintenant très près de l’homme puis il fit alors le regard encore plus noir que d’habitude:

"Vos méthodes ne sont pas suffisantes Monsieur Blight, et il faudra vous faire à l’idée d’associer des souffrances physiques aux souffrances mentales. Vous êtes certes très doué mais vous vous devez d’obéir aux ordres, qu’ils viennent de moi ou de Miss Kayne. Que vous le vouliez ou non vous n’en ferez pas qu’à votre tête, pas tant que je serai le directeur ici."

Tyser reprit une bouffée de cigarette et jeta un bref regard méprisant à MiaKym.

Ethan chassa d'un geste de la main la fumée que Tyser lui soufflait au visage. Il écouta ensuite les explications du directeur et esquissa un sourire peu convaincu après cela. Cependant, il sentait la colère redescendre, car son employeur n'avait pas tout à fait tort. Les prisonniers étaient là pour une bonne raison.
L'ancien agent y réfléchit en l'espace d'un éclair. S'il avait de l'affection pour Miakym, et s'il pensait que les délits qu'elle avait commis étaient vraiment mineurs, il ne devait pas se laisser influencer. Elle restait une prisonnière, une personne qui avait défié l'autorité. Mais dans ce cas pourquoi avait-il fait l'erreur de s'attacher à elle? A cause de son âge?

- Vous avez raison, monsieur, j'ai peut-être jugé Miakym de façon trop clémente. Mais si je vous déteste, c'est parce que vous m'avez forcé à faire ce que je déteste le plus au monde. Pour moi, la souffrance physique est complètement inutile, elle n'est qu'une douleur passagère.

Ethan tourna son regard vers Miakym, qui était devenue étrangement silencieuse.

- Vous m'avez dit récemment que vous ne vouliez pas torturer vos employés, alors pourquoi le faites-vous avec moi? Vous savez, mes méthodes sont lentes, c'est vrai, mais efficaces. De par le passé, j'ai fait naître la peur, la colère et le désespoir auprès des personnes que l'on m'a demandé "d'analyser". Miakym ne fera pas exception, je vous demande simplement un peu de patience.

Le regard toujours rivé sur l'adolescente, le maître attendit une réaction de Tyser.

La jeune prisonnière renvoya à Tyser son regard, voulant lui faire comprendre qu’elle n’avait pas beaucoup plus de respect pour lui qu’il n’en avait pour elle. Non mais vraiment, pour qui il se prenait celui-là? Il était peut-être le directeur de cette prison mais c’était bien les détenus qu’il devait torturer, non? Pourquoi s’en prendre à Ethan, après tout il avait obéit à ses ordres en infligeant à MiaKym la brulure, ce petit discourt sur les prisonniers de cet établissement et les traitements qui devaient leur être prescrits était-il vraiment nécessaire? Le maître avait du en être déjà informé en acceptant le poste sur cette île. En plus le directeur avait décidément le don avec elle… Petite, pires meurtriers, gamine, et pour finir pure et innocente de surcroit! Là, franchement, ça dépassait les bornes. Elle s’était tue jusque là mais si il croyait pouvoir l’insulter encore longtemps comme ça sans qu’elle ne réagisse, c’est qu’il était aveugle pour ne pas s’être rendu compte de l’arrogance de MiaKym.

Ce trait de caractère ayant prit le dessus sur son anxiété, elle se redressa et se mit à applaudir de façon lente et ironique, son regard rivé sur le directeur.

- Wow. Décidément vous et les discours, ça fait deux. Je suis persuadée que « Monsieur Blight » à déjà été informé de tout ce que vous venez de lui raconter, et qu’il a probablement prêté plus d’attention que vous à la lecture de mon dossier, parce que lui au moins ne m’a pas traité de meurtrière. J’ai mérité ma place en prison certes, j’étais voleuse, mais pas voleuse de vie. Je n’apprécie pas plus les meurtriers que vous, alors rentrez-vous donc ça dans la tête : Je-n’en-suis-pas-une, d’accord?

Ça y est, elle était lancée. Elle avait beau être peu bavarde d’ordinaire, elle détestait cet homme et ses principes à la con, et elle aspirait bien lui faire comprendre qu’il ne l’intimidait pas et qu’il n’avait aucune autorité sur elle. Le fait qu’il connaisse sa phobie et qu’il ait la possibilité d’en faire usage était un point inquiétant pour la jeune fille, elle savait qu’en présence du feu elle perdait ses moyens, mais elle savait aussi que docile ou pas, elle devrait supporter diverses souffrances alors il était hors de question de leur donner ce qu’ils réclamaient.

- Vous vous prenez pour un justicier, quelqu’un qui se doit de faire payer aux criminels tout les délits qu’ils ont commis. Eh bien votre boulot est tout ce qu’il y a de plus inutile. Vous êtes ridicule, franchement. Tous les criminels qui sont ici sont enfermés, donc dans l’impossibilité de nuire. On a tous, ou du moins je suppose, cette saloperie à la cheville, vous croyez que ça fera en sorte qu’on se tienne tous tranquille?

Elle s’approcha de quelques pas des barreaux, gardant tout de même ses distances. Il voulait lui envoyer une décharge? Qu’il le fasse, il ne s’était pas passé une seule journée depuis son arrivée ici sans que la jeune détenue ne s’en prenne au moins une, alors une de plus ou de moins… Ce n’était qu’une douleur temporaire, assez intense il fallait l’avouer, mais elle ne durait qu’un instant, elle savait ce que c’était maintenant. Si ça finissait par la tuer, bah tant pis. Il ne lui restait que la mort ou la liberté, rien d’autre. Dans les deux cas elle serait libérée de cet endroit, et elle n’aurait plus à supporter d’être gardée comme un animal en cage… marqué maintenant en plus.

- J’ai déjà cru mourir une fois, seulement la piqure que l’on m’a donné ne servait qu’à m’endormir pour m’envoyer ici. Vous avez une idée de ce que ça fait, mourir pour revenir à sois en cage? C’est assez désagréable. D’ailleurs pourquoi est-ce que je suis encore en vie, hein? Pourquoi on m’a envoyé ici? Le psychopathe que vous êtes avait besoin d’un nouveau jouet? Je crois que vous êtes un être profondément dérangé, et vous vous cachez derrière vos principes débiles pour vous justifier à vous-même les actes que vous commettez. Admettez-donc que vous ne valez pas mieux que les détenus de cet établissement.

Voilà des semaines qu’elle passait ses journées dans une pièce fermée de barreaux, qu’on la traitait comme une bête que l’on doit dresser, encore heureux qu’il n’y ait pas eut la laisse, là elle aurait vraiment voulu tuer. Elle avait endurer bien des choses qui ne seraient normalement pas permises dans un système juridique normal. Elle n’était pas idiote, cette prison n’était pas comme les autres, et elle ne devait même pas être connue de la classe civile vu les activités qui s’y déroulaient. Elle n’avait plus rien à perdre maintenant, il ne lui restait plus que l’espoir de s’en sortir et ils devraient travailler drôlement fort pour le lui arracher. Alors même si parler ne changerait pas grand chose dans sa situation… Dieu que ça faisait du bien!

- Oh, et mon nom est MiaKym, Mi-a-Kym, pigé? Maintenant si vous pouviez cesser de m’appeler « gamine », « petite », ou je ne sais quoi d’autre, vous seriez gentil.

Son regard se tourna finalement vers Ethan, celui-ci la regardait également. Pff, si il croyait qu’il allait réussir à l’avoir comme tout les autres sujets qu’on lui a confié… Il croyait réellement qu’elle serait si facile à manipuler que cela? Le défi dans lequel il s’engageait était plus gros que ce à quoi il semblait s’attendre.

- C’était vraiment la peine de vous excuser… Vous pouvez toujours rêver si vous croyez que vous réussirai à me manipuler. Je n’ai aucune confiance en vous, et je n’en aurai jamais. Prenez votre retraite illico, vous gaspillerez moins d’efforts inutiles.

Tyser fut assez surpris d’entendre le long discours de MiaKym, elle ne manquait pas de cran il fallait l’admettre. En tout cas elle avait déballé tout ce qu’elle pensait. Tyser n’en fut même pas touché on ne distingua ni colère ni anxiété sur son visage tout aussi neutre qu’au naturel, à dire vrai ce genre d’attaque ne le touchait absolument pas. Il prit une dernière bouffée de sa cigarette et jeta le mégot au sol qu’il écrasa puis il fit alors à la prisonnière d’un ton très calme:

"MiaKym, je vais être franc avec toi puisque tu l’as été avec moi. Que tu sois ou non une meurtrière, je m’en fous, que tu penses que je sois le pire de psychopathe, je m’en moque, et enfin que tu penses quoique ce soit en fait je m’en contrefiche. Si tu tiens tant à le savoir oui, tu es un jouet, une marionnette que je me plait à piquer pour assouvir mes besoins de vengeance."

Il s’arrêta un instant. Il se rapprocha de sa cellule tout en gardant une certaine distance puis fit alors toujours avec cet air neutre et ce ton très clame:

"Tu sais, ce n’est pas ton discours qui va changer ma vision des choses, il y a une chose que décidément tu as du mal à comprendre, autant toi tu ne seras jamais docile moi je serai toujours sur votre dos, à toi et tes camarades meurtriers. Je ne vis plus pour moi même, j’ai cessé de vivre il y a des années déjà, tout ce que je veux c’est vous voir souffrir, je me fous du reste, je me fous de ce que les gens peuvent penser, je ne changerai pas, je ne changerai jamais. Je continuerai à vous faire souffrir comme de vulgaires poupées vaudou qu’on percerait avec des aiguilles."

Il ricana un instant, lança un bref regard à Ethan puis continua à nouveau marchant un peu en parlant, tournant comme un tigre en cage.

"Bref, ne crois pas qu’avec ton discours les choses changeront ce sera toujours ainsi, ma vie m’a mené sur ce chemin, comme la tienne t’as amené ici, le destin a fait que toi aussi je doive te punir, c’est comme ça et pas autrement. Je me fous au final que tu ne sois pas docile moi ça me donne un prétexte de plus pour pouvoir assouvir mon désir de vengeance. Tu ne peux pas changer un passé lourd avec de beaux discours, tout ce que tu feras c’est empirer les choses."

Il se tourna alors vers Ethan lui lança un regard étrangement noir puis alla chercher un bidon d’essence qu’il avait avant de venir préalablement poser sur le côté. Il sortit son briquet et fit alors à Ethan avant de faire quoique ce soit.

"Monsieur Blight, je vais vous accorder deux semaines, durant lesquelles vous ferez comme bon vous semble. Si votre méthode est meilleure que la mienne je vous donne l’occasion de me le prouver, vous voyez? Je ne suis pas si méchant. Par contre aujourd’hui, cette prisonnière m’a maqué de respect et je dois la punir comme il se doit je vous demande donc de la maintenir pendant que j’effectuerai moi même a une petite marque. Dites vous que c’est en échange du temps que je vous accorde."

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